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Titre Les Carnets de la ville morte : Dostoïevski dans Leningrad en état de siège (1941-1944)
Auteur Sarah Gruszka
Mir@bel Revue Revue des Etudes Slaves
Numéro Vol. 92, no 3, 2021 Lectures de Dostoïevski
Rubrique / Thématique
Retour sur l'histoire
Page 507-522
Résumé Dans Leningrad assiégé par les Allemands, en plein cœur de la famine et de l'effroi, il arrive que les habitants se tournent vers la littérature, et en particulier vers Dostoïevski. Cette démarche peut s'inscrire dans une quête de repères à même de décrypter la situation hors norme qu'ils traversent. Pourquoi convoquer cet écrivain spécifiquement ? À quelles œuvres font-ils référence ? Les journaux personnels tenus par les assiégés permettent de comprendre le rôle qu'acquièrent les écrits de Dostoïevski en tant que représentation d'une expérience infra-humaine sans précédent et ineffable ; ils peuvent même délivrer, dans certains cas, un code de conduite salvateur dans les conditions de délitement des normes sociales et éthiques. Des similitudes se dessinent entre certains de ses écrits et le quotidien des Léningradois assiégés, mais aussi un décalage qui témoigne des limites – voire de l'impuissance – de la littérature en tant qu'outil de résistance à des contextes de violence historique extrême.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Besieged by the German army, in the midst of famine and turmoil, some of the inhabitants of Leningrad turned to literature, and in particular to Dostoevsky. This inclination can be interpreted as a quest for reference points that could help them decipher the disturbing conditions they confronted. Why call upon this writer specifically? And to which works did they refer? The diaries kept by the besieged Leningraders allow us to understand the role that Dostoevsky's writings acquired in representing an unprecedented and ineffable sub-human experience. His writings could even, in some cases, offer a code of conduct of sorts to help them navigate the disintegration of social and ethical norms. Similarities emerge between some of his writings and the daily life of the besieged population. Yet there are discrepancies as well, which testify to the limits–even the powerlessness–of literature as a tool of resistance under conditions of extreme historical violence.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/res/4768