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Titre L'ingénieur Kirillov (Dostoïevski, les Démons), nihiliste hégélien chez Alexandre Kojève et Albert Camus
Auteur Dimitri Tokarev
Mir@bel Revue Revue des Etudes Slaves
Numéro Vol. 92, no 3, 2021 Lectures de Dostoïevski
Rubrique / Thématique
Autour des Démons
Page 599-614
Résumé Le propos de cet article est d'envisager la place qu'occupe un des personnages-clés des Démons, Alexeï Kirillov, dans la réflexion d'inspiration hégélienne d'Alexandre Kojève et d'Albert Camus. Quoique Kojève ne fasse que de brèves allusions à Kirillov lors de son séminaire à l'EPHE de 1934-1935, le « suicide logique » de ce héros dostoïevskien devient un argument majeur en faveur d'une interprétation radicale, « nihiliste », de la notion de la liberté absolue, empruntée à la Phénoménologie de l'esprit de Hegel. On en trouve des échos dans l'Homme révolté (1951), où Kirillov, figure de référence du Mythe de Sisyphe (1942), se voit placé cette fois-ci dans un contexte négatif lié à la mutation inévitable d'un « suicide philosophique » en un « meurtre philosophique ». Ce dernier prend la forme d'un terrorisme individuel ou d'un terrorisme d'État, absolument inadmissible pour Camus.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The article focuses on the place occupied by one of the heroes of Demons, Alexei Kirillov, in the philosophical reflections of Alexandre Kojève and Albert Camus. While making only a few brief allusions to Kirillov during his seminar on Hegel at EPHE in 1934-1935, Kojève analyzes the “logical suicide” of this Dostoevskian character as a major argument in favour of a radical, “nihilistic”, interpretation of the notion of absolute freedom in Hegel's Phenomenology of Spirit. There are echoes of this interpretation in The Rebel (1951), where Kirillov, already referred to in The Myth of Sisyphus (1942), is placed in a negative context related to the inevitable mutation of “philosophical suicide” into “philosophical murder”. The latter can take the form of individual terrorism or state terrorism, which is absolutely inadmissible for Camus.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/res/4778