Titre | Sous la menace du corps. Travail, organismes et appréciation de soi dans les plantations industrielles au Cameroun | |
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Auteur | Guillaume Vadot | |
Revue | Tracés | |
Numéro | no 40, 2021/1 Matières vivantes | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 61-83 | |
Résumé |
En s'appuyant sur une enquête ethnographique de long cors dans trois complexes agro-industriels au Cameroun, l'article explore la manière dont les corps biologiques des travailleuses et travailleurs, ainsi que la matière végétale vivante, y constituent des protagonistes de l'expérience du travail. Il restitue pour cela la configuration particulière qui s'impose à ces salarié-e-s, généralement d'origine rurale et évoluant aux marges mais non pas à l'extérieur de l'emploi formel. Il examine l'organisation du travail et le mode de rémunération construits historiquement par ces entreprises, et montre qu'ils sont à l'origine d'une emprise sur les corps. En cherchant à appréhender cette dernière, les salarié-e-s tendent à élaborer un mode d'appréciation de soi et des autres qui fait une place centrale à leur corps biologique et à sa mise en calcul. Ils et elles sont cependant confronté-e-s à la difficulté d'anticiper et d'homogénéiser les tâches de travail, qui portent sur des organismes végétaux résistant à la standardisation. La diversité des rapports individuels à l'expérience du travail dans la plantation révèle en outre le poids des socialisations préalables dans la capacité à apprivoiser la menace représentée par la transgression des limites du corps, menace qui affecte cependant l'ensemble des ouvrières et ouvriers. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Based on a long-term ethnographic survey in three agro-industrial complexes in Cameroon, the article explores how the biological bodies of workers, as well as living plant matter, are protagonists of the work experience in the plantations. To this end, it describes the particular condition of these wage-earners, generally of rural origin and located on the margins but not outside formal employment. It examines the organization of work and the mode of remuneration historically constructed by these companies, and shows they are the origin of a form of control over bodies. Seeking to make sense of this, the workers tend to develop a way of appraising themselves and others that gives a central place to their biological body and its calculation. However, they are faced with the difficulty of anticipating and homogenizing work tasks, which involve plant organisms that are resistant to standardization. The diversity of individual relationships to the experience of working on the plantation also reveals the influence of prior socializations on the ability to deal with the threat represented by the transgression of the limits of the body, a threat which nonetheless affects each and every labourer. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/traces/12235 |