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Titre Une cité au milieu de la plaine ? L'exceptionnalisme américain à l'épreuve de Trump
Auteur Frédéric Heurtebize
Mir@bel Revue Politique Américaine
Numéro no 37, 2021/2 La présidence Trump : de la politique étrangère à la politique de l'étranger
Page 87-109
Résumé La politique étrangère du président Trump a été disruptive sur le plan rhétorique ainsi qu'en raison de son caractère imprévisible. S'il importe de ne pas minimiser le style présidentiel, les éléments de continuité ne doivent pas être sous-estimés, qu'il s'agisse de la politique de retrait du Moyen-Orient et de l'engagement dans une compétition de puissance dans l'Indo-Pacifique entamés sous Obama, ou de l'unilatéralisme déjà patent sous Bush fils. C'est donc probablement avec l'abandon de l'exceptionnalisme que la transgression de Donald Trump s'est avéré la plus spectaculaire. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, Washington a refusé d'endosser le rôle de chef de file des démocraties et a renoncé ouvertement à défendre la démocratie et les droits de l'homme, ne serait-ce que sur le plan discursif. L'Amérique se voulait exceptionnelle par sa générosité. Sous Trump, l'America First a revendiqué la fin de cette ère, tenté l'hégémonie illibérale et porté un coup dur à l'exceptionnalisme américain.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Despite his campaign promises, and for all his rhetorically disruptive and unpredictable conduct of foreign policy, Donald Trump did not break away from his predecessors as radically as is generally assumed. His policy of retrenchment in the Middle East, for instance, followed Obama's just as his brutal unilateralist outlook was a sequel to George W. Bush's first term. Donald Trump's most transgressive move, then, may have been his rejection of American exceptionalism. Never since the early 1940s has a president refused to contemplate the US as the leader of democracies and to promote – if only through discourse – human rights. The concept of exceptionalism rested on the belief that the United States was uniquely blessed and ought to be a provider of peace, stability and other services for the global commonweal as well as for its own interests. Trump's “America First” policy, it seems, tolled the knell of that concept and it is too early to know how easy or hard it will prove for his predecessors to revive.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POLAM_037_0087 (accès réservé)