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Titre Dissuasion nucléaire : Le cyber comme instrument de contre-force
Auteur Adrien Schu
Mir@bel Revue Etudes Internationales
Numéro Volume 51, no 2, été 2020 Cyberstudies
Rubrique / Thématique
Section thématique
Page 235-259
Annexes Graphiques
Mots-clés (matière)arme nucléaire armement dissuasion nucléaire limitation des armements politique de défense politique étrangère relations internationales technique numérique technologie nouvelle
Mots-clés (géographie)Etats Unis
Résumé Après avoir déjà mené des opérations cyber dans une optique de lutte contre la prolifération nucléaire et balistique, les États-Unis entendent désormais aller plus loin et envisagent officiellement de recourir à des actions cyber pour saboter des parties de l'arsenal nucléaire déployé de certains États qui en sont dotés. L'intégration du cyber dans la panoplie des moyens de contre-force s'inscrit dans le cadre d'une nouvelle stratégie visant à protéger le territoire américain d'une attaque nucléaire et recouvrant, en complément de l'interception des missiles en vol, des opérations offensives, dites left of launch, visant à neutraliser les missiles au sol avant leur lancement. Cet article part de l'idée selon laquelle la volonté même de faire peser une menace sur l'arsenal nucléaire d'autres États est en soi déstabilisante, mais entend montrer que le cyber, du fait de ses caractéristiques propres, risque bien d'accentuer encore cet effet déstabilisateur.
Résumé anglais While it has already conducted cyber operations in order to fight nuclear and ballistic proliferation, the United States now intends to go further and has officially endorsed the use of cyber tools to sabotage parts of other states' deployed nuclear arsenal. The integration of cyber within the array of counterforce instruments stems from a new strategy designed to protect the territory of the United States from a nuclear attack. This strategy relies, in addition to the in-flight interception of missiles, on offensive operations, called “left of launch”, aimed at neutralizing missiles on the ground prior to their launch. This article acknowledges as a starting point that being willing to threaten the survivability of other states' nuclear arsenal is by itself destabilizing, but intends to show that cyber operations, due to their distinctive features, risk increasing even further this destabilizing effect.
Article en ligne https://www.erudit.org/fr/revues/ei/2020-v51-n2-ei06608/1084458ar.pdf