Titre | Genre et séries animées françaises : normativités, phénomènes de reprise et nouvelles représentations | |
---|---|---|
Auteur | Mélanie Lallet | |
Revue | Genre en séries : cinéma, télévision, médias | |
Numéro | no 1, printemps 2015 Les séries euro-méditérranéennes à l'épreuve du genre | |
Rubrique / Thématique | Les séries euro-méditérranéennes à l'épreuve du genre |
|
Page | 147-171 | |
Résumé |
Au croisement des Gender et Cultural Studies, et d'une Sociologie de l'enfance qui s'ancre dans une ferme reconnaissance de la capacité d'agir des plus jeunes (agency), cet article envisage les représentations de genre présentes dans les séries animées françaises. Diffusés au petit écran et destinés aux enfants, les dessins animés sont riches en modèles normatifs, et souvent révélateurs des inégalités qui persistent dans la société. Maintes fois reprogrammés et sujets à des phénomènes d'adaptation ou de reprise, ils permettent également de repérer des évolutions dans les représentations genrées, caractérisées par un jeu de tension entre conformisme et innovation, ainsi que des effets de retour en arrière (backlash). Des premières aventures de Tintin en semi-animation, en passant par Bonne nuit les petits, Petit Ours Brun, les célèbres séries « Il était une fois… » (l'Homme, les Découvreurs, les Explorateurs etc.), jusqu'aux productions plus contemporaines, ces programmes ont souvent relayé une conception différentialiste du genre, plaçant le féminin en position subalterne. Pourtant, certaines ont peu à peu accompagné les grandes transformations de notre société et interrogé les oppositions classiques, par exemple à travers un ton militant, un humour transgressif ou un usage créatif de l'anthropomorphisme. Malgré les ambivalences qui persistent, on trouve aujourd'hui aux côtés de modèles plus traditionnels des personnages qui bousculent toute la chaîne sexe-genre-désir (Candy, dans Les Zinzins de l'espace), d'autres qui prennent position en faveur des combats féministes (Maestro et Psi, dans Il était une fois… notre Terre), et de plus en plus d'héroïnes indépendantes et combatives (par exemple Betty ou Rosie dans la tranche « Girl Power » de la chaîne Gulli). Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Résumé anglais |
This research focuses on gender representations in French animated cartoons, at the intersection of Gender, Cultural and Childhood Studies, calling for a strong recognition of children's agency. Broadcast on the small screen and aimed at children, TV cartoons generally propose very normative models, which reveal persisting inequalities in French society. Subject to repeated broadcasts, as well as adaptation and rerun phenomena, they also permit to observe evolutions concerning gender representations, characterised by tensions between conformity and innovation, as well as backlash effects. From the first semi-animated adventures of Tintin, and including Bonne nuit les petits, Petit Ours Brun, as well as the famous « Il était une fois… » series (l'Homme, les Découvreurs, les Explorateurs etc.), to contemporary productions, these programs have often conveyed a differentialist conception of gender, confining the feminine to a subaltern position. Nevertheless, some of them have reflected the great transformations of our society and questioned traditional oppositions, for instance through a militant perspective, transgressive humour our creative anthropomorphism. In spite of persisting ambivalence, traditional figures coexist with characters who deconstruct the whole sex-gender-desire chain (as Candy, in Les Zinzins de l'espace), or take a stand for feminist commitment (as Maestro and Psi, in Il était une fois… notre Terre), as well as more independent and combative heroines (as Betty or Rosie in the « Girl Power » time slot of the Gulli channel). Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Article en ligne | http://journals.openedition.org/ges/1434 |