Titre | Des luttes éthiques aux luttes sociales : Les mouvements de contestation critique des salariés des GAFAM aux États-Unis (2015-2021) | |
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Auteur | Isabelle Berrebi-Hoffmann, Quentin Chapus | |
Revue | Réseaux (communication - technologie - société) | |
Numéro | no 231, janvier-février 2022 Critiques numériques | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Critiques numériques |
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Page | 71-107 | |
Résumé |
Depuis quelques années, les salariés des GAFAM et les contractuels et indépendants de la Tech californienne développent des modes de contestation qui empruntent des formes variées, virtuelles ou physiques sur leur lieu de travail – pétitions, arrêts de travail, marches et manifestations, création de coalitions et collectifs sur les réseaux sociaux, tentatives de syndicalisation. Ces actions collectives regroupent le plus souvent une minorité d'employés, mais reçoivent une attention publique marquée tout en suscitant des réactions fortes des employeurs. Prenant appui sur l'analyse empirique d'un corpus de 275 actions menées au sein du capitalisme High Tech – essentiellement les GAFAM et leurs filiales et sous-traitants – depuis 2015, cet article vise à poser de premières analyses et interprétations de ces mobilisations, inédites par leur ampleur dans la Silicon Valley. Le mouvement de syndicalisation est resitué dans l'histoire syndicale et anti-syndicale des États-Unis. L'hypothèse d'une double convergence de l'action collective que permettrait le capitalisme numérique : entre luttes éthiques et luttes sociales d'une part entre cols blancs et cols bleus d'autre part est avancée. Ces convergences interrogent la façon dont les sciences sociales ont coutume de classer et distinguer entre différents types de mouvements sociaux d'une part et entre différentes formes de critique d'autre part. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
For the past few years, GAFAM employees and the contract workers and freelancers working for Californian tech companies have been developing various forms of virtual or physical protest in their workplaces, ranging from petitions to walkouts, marches and demonstrations, the creation of coalitions and collectives on social networks, and attempts to unionize. These collective actions usually involve a minority of employees but receive significant public attention while eliciting strong reactions from employers. This article, based on an empirical study of 275 actions of unprecedented scale in Silicon Valley, carried out since 2015 at the heart of High Tech capitalism – essentially GAFAM and their subsidiaries and subcontractors –, offers an initial analysis and interpretation of these mobilizations. The unionization movement is resituated in the history of unions and anti-unionism in the United States. The article posits a dual convergence of collective action allowed by digital capitalism, between ethical and social struggles on the one hand, and between white-collar and blue-collar workers on the other. These convergences raise the question of how the social sciences are used to classify and distinguish between different types of social movements and between different forms of critique. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RES_231_0071 |