Titre | Le dévoilement performatif du « peuple » : une réflexion sur les bandes à pied et la politique de la rue en Haïti | |
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Auteur | Chelsey L. Kivland, Mathilde Périvier, Daniel Yepes, Chelsey L. Kivland, Marco Motta, Basile Despland | |
Revue | A contrario | |
Numéro | no 32, 2021/2 Haïti : les vies à pied d'œuvre | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 31-58 | |
Résumé |
Cet article présente les bann a pye haïtiennes – les bandes à pied, les fanfares du carnaval – comme des plateformes stratégiques pour la critique politique de la gouvernance néolibérale. Au travers d'une ethnographie d'une bande à pied dans un quartier populaire de Port-au-Prince, je montre comment la bande se forme et se présente elle-même comme un porte-parole de son quartier défavorisé et de la population démunie qui y vit. Bien que la bande soit très critique de l'État, elle n'appelle pas à en finir avec celui-ci ; au contraire, elle exige une présence plus soutenue et engagée de sa part afin d'améliorer les conditions de vie des citadins pauvres. Les efforts continus de la bande pour reconstituer un État qui répond aux besoins de la population du quartier contredit les conceptualisations dominantes en sciences sociales qui postulent l'État comme une force répressive qui doit nécessairement être défiée, à laquelle on doit se dérober ou dont la structure doit être démantelée. Les chansons de ces bandes nous rappellent qu'en face d'un secteur public vicié, l'État resurgit comme le socle ambitieux d'une société juste et équitable. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article presents Haiti's bann a pye (Carnival street bands) as a key platform for political critique of neoliberal governance. Through an ethnography of a street band in a katye popilè (popular quarter) in Port-au-Prince, I reveal how the band creates and asserts itself as a spokesperson for its marginalized neighborhood and for the impoverished people who live there. Although positioning themselves as critics of the state, what I reveal is how the band is calling not for the state's end but for it to be more present and engaged in ameliorating life for the urban poor. The band's continued effort to reconstitute a state that responds to the needs of the urban poor counters prevailing social scientific conceptualizations of the state as an inherently repressive force that should be flouted, escaped or dismantled. Their songs remind us that, in the face of a vitiated public sector, the state resurfaces as the aspirational bedrock of a just society. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ACO_212_0031 |