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Titre L'image disqualifiante de la « violence populaire » en démocratie
Auteur Jérémie Moualek
Mir@bel Revue Socio
Numéro no 16, 2022 Soulèvements sociaux : destructions et expérience sensible de la violence
Page 139-158
Résumé Comment la violence des Gilets jaunes a-t-elle été visuellement représentée dans les médias ? Dans quelle mesure cette représentation a-t-elle participé à délégitimer le mouvement ? Et, que cela nous dit-il du rapport médiatique, social et démocratique à la violence, qui plus est lorsque celle-ci finit par être qualifiée de « populaire » ? À partir d'un corpus de 847 articles tirés de 26 quotidiens nationaux et locaux, cet article explore la dimension sensible, affective et sociale de la violence en démocratie. Il examine en premier lieu comment l'assimilation du mouvement des Gilets jaunes à des émotions négatives et à des actions répréhensibles a pu se faire au moyen de représentations mettant en avant une « violence événementialisée » qui masque le social. Il montre ensuite que cette mise en images relève d'un « régime de représentation » révélateur d'un ethnocentrisme de classe : à la « violence visuelle symbolique » dont les Gilets jaunes ont été l'objet répond ainsi une euphémisation voire une légitimation de la « violence d'État » qui met en exergue la hiérarchie sociale du visuellement acceptable.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais How has the violence of the yellow vests been visually represented in the media? To what extent has this representation helped to delegitimise the movement? And, what does this tell us about the media, social and democratic relationship to violence, especially when it ends up being described as “popular”? Based on a corpus of 847 articles from 26 national and local daily newspapers, this article explores the sensitive, affective and social dimension of violence in democracy. First, it examines how the assimilation of the yellow vests to negative emotions and reprehensible actions has been achieved through representations highlighting an “event-based violence” that masks the social. It then shows that this imagery is part of a “regime of representation” revealing a class ethnocentrism: the “symbolic visual violence” of which the yellow vests were the object is thus matched by an euphemisation or even a legitimisation of “state violence”, which emphasises the social hierarchy of the visually acceptable.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/socio/12204