Titre | Imaginer la possibilité de la guerre nucléaire pour y faire face : Le rôle de la culture populaire visuelle de 1950 à nos jours | |
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Auteur | Benoît Pelopidas | |
Revue | Cultures & conflits | |
Numéro | no 123-124, automne-hiver 2021 Guerre et contre-terrorisme | |
Rubrique / Thématique | Hors thème |
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Page | 173-212 | |
Résumé |
Comment les citoyens peuvent-ils se figurer la possibilité de la guerre nucléaire pour y faire face politiquement ? Pour répondre à cette nouvelle question, cette intervention s'inscrit dans la lignée des travaux sur la culture populaire visuelle et avance trois arguments. D'abord, elle réaffirme le rôle essentiel de l'imagination et de la forme fictionnelle. Ensuite, elle identifie quatre gestes esthétiques qui rendent la possibilité de la guerre nucléaire imaginable. Enfin, à partir d'une étude de la culture populaire visuelle portant sur la catastrophe nucléaire de 1951 à 2019, elle requalifie la période post-1990 comme moment de production d'un imaginaire dans lequel la guerre nucléaire est absente et les armes potentiellement salutaires, par contraste avec les quatre décennies précédentes. Elle s'appuie sur des matériaux empiriques inédits : une campagne d'entretiens auprès de ceux qui perpétuent, luttent contre, filment ou éduquent au sujet de la guerre nucléaire, en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis ainsi qu'un sondage de grande ampleur de la population des États européens dotés d'armes nucléaires ou hébergeant des armes nucléaires américaines. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
How can citizens relate to the possibility of nuclear war, so as to confront it politically? In order to answer this novel question, this essay builds on the scholarship on visual popular culture and makes three arguments. First, it reasserts the central role of imagination and fiction in seizing the possibility of nuclear war. Second, it identifies four aesthetic gestures which make this possibility imaginable. Third, through a detailed analysis of nuclear weapons in visual popular culture globally from 1951 to 2019 and tracing those aesthetic gestures, it requalifies the post-1990 period in contrast to the previous four decades as a time of production of an imaginary in which the possibility of nuclear war became invisible and nuclear weapons minimally harmful or salutary. It is based on untapped empirical material: interviews with nuclear war planners, disarmament activists, artists, and educators about nuclear dangers in France, the UK and the United States as well as a novel survey about the nuclear imaginaries and memories of a representative sample of residents in European countries which either possess nuclear weapons or host US nuclear weapons on their soil. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CC_123_0173 |