Titre | Codifier l'urgence dans la gestion des réfugiés dans les années 1920 | |
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Auteur | Alexandre Boza | |
Revue | Histoire@Politique | |
Numéro | no 39, septembre-décembre 2019 Le temps, histoire contemporaine d'un enjeu politique et scientifique | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Résumé |
Comment gérer les temporalités dans l'action publique en faveur des droits humains ? C'est une question que soulève la qualification des situations relevant de l'intervention humanitaire et des droits de l'homme. Dans cet article, nous souhaitons mettre en évidence l'articulation temporelle entre un discours de l'urgence sociale et la longue durée de la mise en norme des droits de l'homme, ainsi que l'articulation des échelles entre le local et le lointain. Il s'agit ici d'explorer le double discours sur la mobilité à la fin de la Première Guerre mondiale : d'un côté, l'Office pour les réfugiés sous ses différentes formes ; de l'autre, l'Organisation internationale du Travail prolonge dans le traitement des réfugiés son action de gestion des mobilités économiques. La décennie des années 1920 nous semble être celle d'une différenciation des questions humanitaires au sein des objets pris dans la définition des droits de l'homme. Les réfugiés en provenance de Constantinople sont progressivement l'objet de toutes les attentions, qu'ils soient russes ou arméniens, et la trajectoire qui les conduit en Europe occidentale se révèle fructueuse pour comprendre comment une politique transnationale de migrations appelle une définition du statut de réfugiés, voire plus encore. Ainsi la question du temps à travers l'urgence s'impose comme un aspect important de la gestion et du traitement des populations. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
How are the temporalities of public action to be managed so as to promote human rights ? This question arises when characterizing situations relating to humanitarian intervention and human rights. In this article, I seek to underscore the temporal articulation of a discourse of social emergency with the long-term process of codifying human rights as well as the articulation of local and more distant scales. To do so, I explore the dual discourse regarding mobility at the end of the First World War : on the one hand, the various forms taken by the office for refugees ; on the other, the International Labor Organization, which handled the refugee issue as an extension of its efforts to manage economic mobility. In my view, the 1920s witnessed the differentiation of humanitarian issues vis-à-vis other objects covered by the definition of human rights. All attention gradually came to focus on refugees from Constantinople, whether Russian or Armenian. Studying the trajectory that brought them to Western Europe helps us understand how, at the very least, a transnational migration policy calls for the status of refugees to be defined. In a context of emergency, the issue of time should thus be seen as an important aspect in processing and managing populations. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/histoirepolitique/2970 |