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Titre La fatigue des organismes. La mesure physiologique du temps entre corps biologique et corps social
Auteur Marco Saraceno
Mir@bel Revue Histoire@Politique
Numéro no 39, septembre-décembre 2019 Le temps, histoire contemporaine d'un enjeu politique et scientifique
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé À partir de la fin du XIXe siècle, avec l'éclosion du paradigme énergétiste, la physiologie commence à s'intéresser à l'organisme comme à un « moteur animé » dont on peut mesurer la vitesse et les latences, un moteur dont toutefois le rendement baisse dans le temps. Dans ce contexte émerge la question de la fatigue. En particulier les recherches sur la fatigue révèlent que cette baisse marginale ne dépend pas exclusivement d'un mécanisme physiologique, mais également du rapport psychosociologique du sujet avec la tâche à accomplir. En effet, la relation au temps de l'effort varie toujours en fonction de la valeur que l'on donne à une réalisation qui s'inscrit dans le futur. Cet article s'intéressera au rôle de cette catégorie psychophysiologique de fatigue dans l'émergence d'une réflexion sociologique et anthropologique sur le concept de temps à la fin du XIXe siècle. Cette approche originale cherche à dépasser l'alternative entre un temps humain subjectif ou objectif, continu ou variable, quantitatif ou qualitatif.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais With the advent of the energy paradigm in the late nineteenth century, physiology began to take an interest in the organism as an “animated motor” of measurable speed and potential but of diminishing output over time. It was in this context that the issue of fatigue emerged. In particular, research into fatigue revealed that this marginal decline does not exclusively depend on a physiological mechanism but also on the psychosociological relationship of the subject to the task that is to be completed. For the relationship of time to effort always varies depending on the value assigned its future realization. This article considers the role of this psychophysiological category of fatigue in the emergence of sociological and anthropological discussions of the concept of time in the late nineteenth century. This original approach seeks to move beyond the alternative between a subjective or objective, continuous or variable, quantitative or qualitative vision of human time.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/histoirepolitique/3049