Titre | "Je n'ai jamais appris à écrire" - Les conditions de formation de la vocation d'écrivain | |
---|---|---|
Auteur | Gisèle Sapiro | |
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales | |
Numéro | no 168, juin 2007 Vocations artistiques | |
Rubrique / Thématique | Vocations artistiques |
|
Page | 12 | |
Résumé |
La littérature incarne la dimension vocationnelle des activités artistiques au plus haut degré : individuelle, solitaire, enchantée, elle repose entièrement sur la dénégation des déterminismes sociaux et sur la résistance à la rationalisation. L'approche développée ici entend sortir du double écueil du subjectivisme phénoménologique qui ne saisit cette activité qu'en termes d'identité et de l'objectivisme positiviste qui ne l'appréhende qu'à partir des conditions matérielles de son exercice. La croyance sur laquelle repose la vocation d'écrivain est le produit historique de l'émergence d'un champ littéraire relativement autonome, selon un processus qui est retracé dans la première partie de l'article. La deuxième partie s'attache à dégager les conditions sociales qui favorisent la formation de la vocation d'écrivain et son succès en comparant diverses enquêtes quantitatives menées sur des populations d'écrivains français en activité du XVIIIe au XXe siècle. Cependant, si elles sous-tendent l'acquisition de dispositions lettrées et l'adhésion à l'illusio, ces conditions ne suffisent pas à expliquer le passage à la réalisation du projet créateur. Le sentiment d'élection qui le rend possible s'inscrit dans l'articulation de facteurs positifs et négatifs, signes de reconnaissance qui confirment le charisme d'un côté, facteurs de perturbation des déterminants de l'identité et de déviation de la trajectoire de l'autre, lesquels sont développés en troisième partie. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
More than other creative activities, literature is a perfect example of the various dimensions of the artistic calling: an individual, solitary, and enchanted activity, literature rests entirely upon the denial of social determinism and resists rationalization. The article develops an approach that seeks to avoid both the phenomenological subjectivism that understands literature only in terms of identity, and the positivistic objectivism that apprehends it only from the viewpoint of its material conditions. The belief on which the literary calling is based is the historical outcome of the emergence of a relatively autonomous literary field, the development of which is traced in the first part of the article. The second part seeks to specify the social conditions conducive to the formation and the successful institutionalization of the literary calling, by comparing various quantitative surveys of French writers active between the 18th and the 20th century. If these conditions underpin the acquisition of literary dispositions and the adherence to the field's illusio, they are not sufficient to explain the actual realization of the creative project. The feeling of being elected that distinguishes this project stems from the combination of positive and negative factors: signs of recognition that confirm the charisma on the one hand, factors that disturb identities and determine deviations from the initial trajectory on the other hand. They are analyzed in the third part. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_168_0012 |