Titre | Enjeux esthétiques et politiques de la mobilisation artistique durant la « guerre civile » algérienne (1992-1999) | |
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Auteur | Fanny Gillet | |
Revue | Histoire@Politique | |
Numéro | no 38, mai-août 2019 Entre fascisme et République : gouverner l'Italie | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Résumé |
Cet article questionne la « crise de la représentation » qui caractérise la production visuelle pendant la guerre civile algérienne des années 1990. Appliquée à l'image médiatique, cette notion renvoie à l'idée que le conflit aurait souffert d'un déficit de visibilité alors que, confrontés à la violence, les artistes auraient été réduits au mutisme. L'objectif est donc de montrer comment – plutôt que de les immobiliser – la crise politique contribue à transformer les rapports que les artistes entretiennent avec leur environnement social, professionnel et esthétique. L'analyse des conditions de productions et d'actions des artistes permet ainsi d'observer une articulation plus évidente, voire inédite, des formes de l'expression artistique, des registres de la politisation et des logiques de solidarité qu'en temps routinier. Il s'agit alors, en tenant compte des formes d'investissement créatif négligées par une analyse trop formaliste et hiérarchisée de l'art, de faire émerger la variété des actions mises en place par les artistes sur et en dehors du territoire national. Dès lors, on comprend que les mécanismes d'intégration et de restitution des phénomènes liés au conflit dépendent étroitement des lieux dans lesquels ils s'inscrivent, mettant en lumière une adaptation des intentions artistiques et politiques de la part des artistes algériens. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
This article considers the “crisis of representation” that characterized visual production during the Algerian Civil War of the 1990s. Applied to media images, this notion refers to the idea that the conflict supposedly suffered from a deficit of visibility and that artists, confronted with violence, were reduced to silence. The article thus aims to show how, rather than bringing them to a standstill, the political crisis helped transform the artists' relationship to their social, professional and aesthetic environments. By examining artists' conditions of production and action, one may observe the manner in which artistic expression, forms of politicization and dynamics of solidarity were articulated in ways that were more obvious than in peacetime, where they may have had no precedent. By taking into account forms of creative investment neglected by a too formalist and hierarchized approach to art, this article seeks to draw out the variety of actions taken by artists within and beyond the nation's territory. This shows that the mechanisms for integrating and reconstructing phenomena relating to the conflict closely depended on the sites in which they were inscribed, shedding light on how the artistic and political intentions of Algerian artists were adapted to fit their contexts. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/histoirepolitique/3974 |