Titre | Au centre de l'Amérique du Sud : des frontières leviers de territorialisation | |
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Auteur | Laetitia Perrier-Bruslé | |
Revue | Bulletin de l'Association de Géographes Français | |
Numéro | no 99/1, mars 2022 Un monde de frontières ? | |
Page | 75-98 | |
Résumé |
Cette réflexion porte sur une étude diachronique des frontières du centre du continent sud-américain. Elle montre comment leur constitution et leur évolution dépend d'une double logique de lieux et de flux, moins antinomique qu'il n'y parait de prime abord. Établies dans la diagonale du vide de l'Amérique du Sud, entre les Empires espagnol et portugais, elles se constituent d'abord comme des hauts-lieux politiques et symboliques : lisière de la civilisation, ligne de partage du monde, puis, à la suite des indépendances, limite de territoires nationaux. Pourtant, sur le terrain elles sont quasiment invisibles. Elles sont alors des lieux seulement au sens où elles sont des positions sur une carte. L'histoire ne s'arrête pas là. À partir des années 1960, ces frontières vides deviennent les horizons des processus de conquête, notamment dans le contexte des projets de colonisation intérieure. Le front pionnier doit rejoindre la ligne imaginaire, pour que la frontière puisse se réaliser pleinement, faire barrière et fermer le territoire. Dans ce processus de peuplement, la frontière gagne en consistance et s'inscrit enfin dans l'espace local. Mais le temps des projets de frontière n'est pas totalement clos. A la faveur de la promotion d'un nouveau régionalisme en Amérique du Sud, les frontières sont remodelées en fonction de flux de pouvoir qui émanent des centres politiques. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
This paper focuses on a diachronic analysis of the borders of the centre of the South American continent. It shows how their constitution and evolution depend on a double logic of places and flows, less antinomic than it seems at first sight. Established in the “diagonal of emptiness” in South America, between the Spanish and Portuguese Empires, they were first constituted as political and symbolic places: the edge of civilization, the dividing line of the world, and then, following independence, the limits of national territories. However, on the ground they are almost invisible, they are only places in the sense that they are positions on a map. But the history does not end there. From the 1960s onwards, these “empty borders” became the horizons of the conquest processes, especially in the context of the internal colonization projects. The pioneer front must join the imaginary line, so that the frontier can be fully realized, form a barrier and close the territory. In this process of settlement, the frontier gains in consistency and finally becomes part of the local space. But the time of border projects is not completely over. With the promotion of a new regionalism in South America, borders are being reshaped according to power flows emanating from the political centre. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/bagf/9064 |