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Titre Repenser le lien social : de Georg Simmel à Jean Gagnepain et à la sociologie clinique
Auteur Jean-Yves Dartiguenave, Jean-Michel Le Bot, Jean-François Garnier
Mir@bel Revue Pensée Plurielle
Numéro no 29, 2012 Lien social, anomie, désaffiliation, exclusion… Sens et usages de quelques concepts
Page 51-60
Résumé La question du lien social est au cœur du projet sociologique depuis l'époque des « pères fondateurs ». Cela est particulièrement net chez Auguste Comte aussi bien que chez Émile Durkheim, très inquiet de la montée de l'anomie qu'il croyait percevoir dans les sociétés industrialisées. Cette inquiétude se retrouve de nos jours dans des sociétés occidentales où le chômage et le sous-emploi se maintiennent à des niveaux élevés, conduisant à multiplier les appels à « créer », « restaurer », « maintenir » ou « développer » le lien social. Mais ces appels, très souvent, ne dépassent guère l'idée d'un lien social résultant de rencontres ou d'échanges, si possibles « conviviaux », entre les « individus ». Pour aller au-delà de cette vision naïve et quelque peu superficielle, cet article s'appuie sur la tradition sociologique, notamment simmelienne, ainsi que sur l'anthropologie clinique pour montrer que le lien social ne résulte jamais de la seule rencontre ou de la seule coexistence des individus. Il est construit par les personnes à travers un double processus : de différenciation et d'identification d'une part, de séparation et d'unification de l'autre.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Rethinking Social Ties: from Georg Simmel to Jean Gagnepain and Clinical Sociology
The question of the social tie lies at the heart of the sociological project since the time of its “founding fathers”. This is particularly clear in Auguste Comte, who feared social disintegration, as well as in Emile Dukheim, who was worried about the consequences of the lack of social integration (anomie) in industrial societies. Worries about the weakness of the social tie are still easy to find nowadays in occidental societies, where unemployment and underemployment rates remain at a high level : there are many calls to “build”, “safeguard”, “restore” or “develop” social ties. But these calls, most often, don't go beyond the idea of social ties consisting in encounters or interactions between “individuals”. To go beyond such a naive and superficial vision, this paper relies on the sociological tradition, especially the simmelian one, as well as on the clinical anthropology, to show that social ties never result only from interaction between individuals. It is constructed by persons through a process of differentiation and identification on one hand, separation and unification on the other hand.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PP_029_0051 (accès réservé)