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Titre Преподавание в российских университетах XVIII в.: не «токмо на латинском и русском»
Auteur Татьяна В. Костина
Mir@bel Revue Cahiers du monde russe
Numéro volume 63, no 2, avril-juin 2022 Pouvoir et société aux XVIIe et XVIIIe siècles
Page 527-542
Résumé En Russie, au xviiie siècle, comme en Europe, les universités ont été confrontées au problème de « l'affaiblissement » de la langue latine comme langue d'enseignement. Cependant, en Russie, l'alternative au latin n'était pas seulement le russe, il fallait compter aussi avec les langues européennes modernes, au premier chef l'allemand, puis le français.Au milieu du xviiie siècle, l'enseignement dans les langues européennes modernes était interdit dans les universités russes ; du point de vue du législateur, la transition depuis le latin ne pouvait s'effectuer que vers le russe. Pourtant, une analyse des sources a montré que les enseignements à l'université académique de Saint-Pétersbourg et à l'université de Moscou n'étaient pas soumis au même niveau de restriction dans l'utilisation de langues alternatives : à Saint-Pétersbourg, l'interdiction s'appliquait à tous les cours et à Moscou, uniquement à ceux ouverts au public. Cela permit aux enseignants de l'université de Moscou de contourner partiellement l'interdiction et, de temps en temps, de dispenser certains cours dans des langues européennes modernes, ce qui fut très bien accueilli par l'auditoire.L'article émet l'hypothèse qu'il était politiquement inacceptable pour Catherine II d'approuver l'utilisation de la langue moderne d'une nation non-titulaire comme langue d'enseignement dans les universités qui faisaient partie d'un espace éducatif européen. C'est probablement l'une des raisons pour lesquelles de nouvelles universités n'ont pas été fondées et l'Université académique transformée en un collège universitaire où les cours de sciences exactes et naturelles étaient dispensés dans les langues européennes modernes. En outre, à partir des années 1770, le Sénat autorisa les inscriptions à l'université sans qu'il fût obligatoire de connaître le latin.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In the eighteenth century, Russian universities, like European ones, faced the problem of the “weakening” of Latin as a language of instruction. It was a distinctive feature of Russia that not only Russian but also modern European languages, German in the lead and then French, were seen as an alternative to Latin.In the mid-eighteenth century, teaching in modern European languages at Russian universities was prohibited; legislators reasoned that Latin could only be replaced by Russian. Yet, according to the documents, the Academy's University of St. Petersburg differed from the University of Moscow in teaching in alternative languages, viz. in St. Petersburg those ban restrictions applied to all lectures, in Moscow only to public ones. As a result, Moscow professors could circumvent that severe restriction and occasionally delivered lectures in modern European languages which enjoyed great success with audiences.The article advances the hypothesis that politically Catherine II could never accept the use of a modern language of a non-titular nation as a language of instruction at the universities which were part of a European educational space. It could have been one of the reasons why new universities were not founded and the Academy's University transformed into a college where courses in exact and natural sciences were offered in modern European languages. Besides, starting in the 1770s, the Senate permitted enrollment at universities without requiring mandatory knowledge of Latin.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_632_0527 (accès réservé)