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Titre Ivan Illich ou l'austérité joyeuse
Auteur Patrick Troude-Chastenet
Mir@bel Revue Ecologie & politique
Numéro no 64, 2022/1 Penser les effondrements
Rubrique / Thématique
Sources et fondements
Page 137-153
Résumé L'œuvre originale d'Ivan Illich a marqué l'univers intellectuel des années 1970 avec plusieurs livres dont La convivialité. Critique de la politique états-unienne d'aide au développement ne faisant que moderniser la pauvreté, Illich a montré que la corruption du meilleur engendrait le pire. Centrale dans sa pensée, la notion de limites lui a permis de forger le concept d'effet de seuil. Au-delà d'une certaine taille, une institution devient contre-productive dès qu'elle écarte plus de personnes du but pour lequel elle a été conçue, qu'elle ne permet au public de profiter des avantages qu'elle procure. Ainsi l'école désapprend, l'hôpital rend malade, les transports paralysent la circulation. La dynamique du système industriel pousse à la démesure car elle s'organise autour de l'instabilité générée par la croissance indéfinie et la création illimitée de besoins nouveaux. Si l'on ajoute le lien établi entre énergie et justice sociale, on comprend l'importance d'un auteur qui voulait mêler la joie à l'ascèse et faire de l'amitié une politique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Ivan Illich's innovative work has left its mark on the intellectual environment of the 1970s through a number of books, Tools for Conviviality foremost among them. As a critic of the US's policies of aid to development, which only result in modernizing poverty, Illich demonstrated that the best aims when corrupted generated the worst effects. Key to his thinking, the notion of limit allowed him to forge the concept of threshold effect. Beyond a certain size, any institution becomes counter-productive from the moment it bars more people from its stated aims than are allowed to enjoy the benefits it provides. Thus, school unschools, the hospital produces diseases, cars clog roads. The inner dynamics of the industrial system breeds excess as it revolves round a comprehensive instability bred by unlimited growth and the endless creation of new needs. If one factors in the link between energy and social justice, one can understand the relevance of an author who aimed to blend joy and asceticism, and create a politics of amity.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ECOPO1_064_0137 (accès réservé)