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Titre 3. Le prêt en dernier ressort dans les unions monétaires : points de vue divergents des économistes allemands aux XIXe et XXIe siècles
Auteur Hans-Michael Trautwein, Laurent Le Maux, Odile Lakomski-Laguerre
Mir@bel Revue Cahiers d'économie politique
Numéro no 81, été 2022 Théorie et évolution des banques centrales
Page 61-107
Résumé Les interventions de la Banque centrale européenne en tant que prêteur en dernier ressort portent particulièrement à controverse en Allemagne. La principale préoccupation des critiques formulées est une prétendue tendance à créer un aléa moral du côté des emprunteurs publics et privés au sein de l'Union monétaire européenne. Cela contraste avec les opinions dominantes parmi les économistes allemands à l'époque de l'étalon-or classique, lorsque l'Empire allemand nouvellement fondé avait fusionné les zones monétaires des différents royaumes pour établir une union monétaire. D'éminents experts et conseillers politiques, tels que Erwin Nasse, Adolph Wagner et Friedrich Bendixen, faisaient valoir que, compte tenu des coûts de dysfonctionnement du système bancaire, l'aléa moral ne devait pas constituer un problème majeur en période de crise. Dans leur analyse des débats britanniques opposant la Currency School à la Banking School, les commentateurs allemands remettaient en question la crédibilité et la soutenabilité des règles strictes de politique monétaire durant les crises bancaires. Certains d'entre eux avaient même développé une approche évolutionniste selon laquelle l'intégration monétaire est poussée par les marchés financiers et selon laquelle le prêt en dernier ressort devient constitutif du système de banque centrale, en particulier dans le cadre d'une union monétaire. Cet article compare ces points de vue allemands d'une période plus ancienne à propos du prêt en dernier ressort avec le discours dominant de la période actuelle et explore les raisons possibles de telles divergences.Codes JEL : B15, E58, G01
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The European Central Bank's activities as lender of last resort are especially controversial in Germany. The overriding concern of the critics is an alleged tendency of creating moral hazard on the side of public and private borrowers in the European Monetary Union. This contrasts with the predominant views among German economists in the classical gold standard era, when the newly founded German empire merged the many currency areas in its realm into monetary union. Prominent experts and policy advisors, such as Erwin Nasse, Adolph Wagner and Friedrich Bendixen, argued that in view of the costs of system failures moral hazard ought not to be a predominant consideration at times of crisis. In critical assessments of the Currency versus Banking debates in England, German commentators questioned the credibility and sustainability of strict rules for monetary policy in banking crises. Some even developed evolutionary views, in which monetary integration is driven by financial markets and lending of last resort becomes constitutive for central banking, in particular in the formation of a monetary union. This paper compares these older German views about lending of last resort with the current discourse and explores possible explanations for the differences.JEL Codes: B15, E58, G01
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CEP1_081_0061 (accès réservé)