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Titre Les dividendes de « la guerre contre le terrorisme » : milicianisation, États et interventions internationales au Mali et au Burkina Faso
Auteur Tanguy Quidelleur
Mir@bel Revue Cultures & conflits
Numéro no 125, printemps 2022 Les régimes miliciens
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 115-138
Résumé Depuis le début de la guerre au Mali en 2012 et l'intervention militaire française qui visait à chasser les djihadistes, les populations au Sahel ont connu une dégradation constante de leur sécurité. Les violences sont notamment alimentées par des groupes d'autodéfense, perçus comme des moyens de stabilisation par les États centraux qui les soutiennent. Ceux-ci se multiplient et forment un « marché de la protection », dans un contexte de mise en armes des conflits, de circulation transnationale des pratiques et d'interventions internationales croissantes. Une co-production de la violence se construit alors autour d'une lutte pour le monopole de la collaboration avec les États nationaux et leurs partenaires. Ces processus s'accompagnent d'une militarisation croissante des groupes, notamment grâce au travail d'entrepreneurs politiques. Les formes de la mobilisation par le bas diffusent le métier des armes et préparent un dispositif sécuritaire visant à susciter une intervention par le haut. Cette « milicianisation de la guerre contre le terrorisme » et les concurrences politiques qui en découlent, polarisent d'autant plus les sociétés sahéliennes et prolongent les violences.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Since the beginning of the Mali conflict in 2012 and the French military intervention against the jihadists, Sahelian populations have endured a constant deterioration of their security. This violence is fueled in particular by self-defense groups, paradoxically seen as a stabilizing force by the central states who support them. These groups increase and create a “protection market” in a context of armed conflicts, transnational circulation of practices, and increasing international interventions. Taking part in the co-production of violence, self-defense groups struggle in order to have a monopoly of collaboration with national states and their partners. These processes are associated with the growing militarization of those self-defense groups, particularly through the work of political entrepreneurs. Those actors who live by the gun and shape mobilization “from below” are trying to provoke interventions from above. This “milicianization of the war on terror” and the political competition that results from it further polarize Sahelian societies and extend violence.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CC_125_0115 (accès réservé)