Titre | Réflexions sur la productivité : Après la pandémie et la guerre en Ukraine, quelles perspectives ? | |
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Auteur | Antonin Bergeaud, Gilbert Cette, Rémy Lecat | |
Revue | Futuribles | |
Numéro | no 449, juillet-août 2022 | |
Page | 55-67 | |
Résumé |
Au printemps 2017, nous avons consacré un dossier spécial au ralentissement des gains de productivité et à ses conséquences sur l'évolution économique des pays concernés (n° 417). En effet, alors que le changement technologique se diffusait à grande vitesse dans tous les secteurs de l'économie, la hausse de productivité à laquelle on aurait pu s'attendre n'était pas au rendez-vous. Cinq ans plus tard, et alors que la crise de la Covid a entraîné une accélération considérable de la diffusion du numérique, ce rebond de productivité va-t-il finir par se produire ?Antonin Bergeaud, Gilbert Cette et Rémy Lecat, qui avaient contribué à cette réflexion en 2017, font ici le point sur les évolutions sur longue période de la productivité et les perspectives qui pourraient découler, non seulement des conséquences induites par la crise de la Covid, mais aussi de la crise énergétique en germe suite au conflit russo-ukrainien. Après avoir rappelé le paradoxe de Solow (selon lequel la diffusion des nouvelles technologies est visible partout sauf dans les statistiques de productivité), ainsi que la très faible croissance de la productivité constatée cette dernière décennie dans les pays développés, ils soulignent le rôle joué historiquement par les précédentes crises (choc pétrolier de 1973, Grande Récession de 2009) dans ces évolutions. Puis ils présentent les interprétations qui prévalent actuellement s'agissant de l'impact des crises en cours sur l'évolution de la productivité. Ainsi la crise de la Covid, choc exogène, n'aurait pas d'impact notable sur les tendances de long terme à l'œuvre avant 2020 et pourrait même accélérer la venue du choc de productivité attendu de longue date ; en revanche, la crise énergétique liée à l'urgence de sortir de la dépendance aux énergies fossiles (précipitée par la guerre) et au défi de la transition écologique, qui constitue « un choc d'offre », nettement plus structurel, pourrait avoir un effet inverse et faire baisser la productivité, avec des conséquences macroéconomiques potentiellement très douloureuses pour un pays comme la France. S.D. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In spring 2017 (Futuribles 417) we devoted a special dossier to the slowdown in productivity gains and its consequences for the economic development of the countries concerned. While technical change was spreading rapidly through all sectors of the economy, the rise in productivity that might have been expected failed to materialize. Five years later, when the Covid crisis has substantially sped up the spread of digital technology, is this leap in productivity finally going to happen?Antonin Bergeaud, Gilbert Cette and Rémy Lecat, who contributed to that thinking in 2017, take stock of long-term developments in productivity and the prospects that might arise not only from the effects of the Covid crisis but also from the energy crisis that is looming on the back of the Russia-Ukraine conflict. After reminding us of Solow's paradox (‘You can see the computer age everywhere but in the productivity statistics') and the very low levels of productivity growth registered in the developed countries in the last decade, they stress the role played historically by previous crises (the 1973 oil shock and the great recession of 2009) in these developments. They go on to present the currently prevailing interpretations on the impact of the current crises on productivity. For example, the Covid crisis, as an exogenous shock, is not expected to have any notable impact on the long-term trends that were at work before 2020, and might even hasten the arrival of the long-expected productivity shock; by contrast, the energy crisis associated with the urgent need to escape dependence on fossil fuels (a crisis precipitated by the war) and with the challenge of ecological transition, which represents a distinctly more structural ‘supply-side shock', might have an opposite effect and reduce productivity, with potentially very painful macroeconomic consequences for a country like France. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=FUTUR_449_0055 (accès réservé) |