Titre | Vers une société de surveillance ? | |
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Auteur | Yoann Nabat | |
Revue | Futuribles | |
Numéro | no 449, juillet-août 2022 | |
Rubrique / Thématique | Forum |
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Page | 87-98 | |
Résumé |
Comme indiqué dans l'article de Clément Schouler et Laurent Mucchielli consacré aux libertés publiques dans le contexte d'état d'urgence récurrent en France depuis 2015, publié dans ce numéro, la revue Futuribles lance une série autour de la problématique des libertés versus demande de protection, de surveillance de la population. Dans ce forum, Yoann Nabat constate le renforcement croissant, ces dernières années, des dispositifs sécuritaires en France et s'interroge sur la dynamique à l'œuvre : ces dispositifs répondent-ils à une demande des citoyens ou, inversement, les aspirations sécuritaires des Français sont-elles le fruit d'un discours sécuritaire plus marqué ?Face à l'extension des pouvoirs conférés aux forces de l'ordre et à la collecte de multiples données en tous genres, court-on le risque de dériver vers une société de surveillance généralisée ? Cette question se trouve, selon Yoann Nabat, « au carrefour de trois influences politiques […] : les impératifs sécuritaires, l'environnement néolibéral et le courant techno-enthousiaste », qu'il s'attache à décrypter. Il alerte sur les conséquences potentielles, pour les libertés individuelles et collectives, d'une généralisation de la surveillance par la donnée, en particulier concernant le modèle pénal (remise en cause des principes du droit pénal), le contrôle des individus (frontière entre connaissance et contrôle, invisibilité de la surveillance numérique…) et la démocratie (dégradation progressive du respect de la vie privée, société de vigilance…). La demande sécuritaire peut-elle avoir raison, à terme, des principes libéraux (au sens politique du terme) qui constituent le socle du contrat social depuis les Lumières ? S.D. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
As indicated in the article by Clément Schouler and Laurent Mucchielli on public freedoms in the context of a recurrent state of emergency in France since 2015, published in this issue, Futuribles is launching a series around the question of freedom versus the demand for the protection and surveillance of the population. In this ‘Forum', Yoann Nabat notes the increased intensification of security arrangements in France in recent years and asks what dynamic is at play: are these arrangements a response to a demand on the part of citizens or, conversely, is the French population's hankering after increased security the product of a political discourse that puts greater emphasis on that element?With the extension of the powers accorded to the forces of law and order and the collection of copious data of all kinds, are we running the risk of drifting towards a generalized surveillance society? As Yoann Nabat sees it, this question lies ‘at the point of convergence of three political influences,' which he strives to decipher: ‘security imperatives, the neo-liberal environment and a current of technophilia.' He alerts us to the potential consequences for individual and collective liberties of a generalized roll-out of data-based surveillance, particularly with regard to the penal model (a re-casting of the principles of the penal law), the control of individuals (the boundary between knowledge and control, the invisibility of digital surveillance etc.) and democracy (a gradual deterioration of respect for private life, a ‘vigilant society' etc.). Might the demand for security eventually overwhelm the liberal principles (in the political sense of the term) that have formed the basis of the social contract since the Enlightenment? Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=FUTUR_449_0087 (accès réservé) |