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Titre Le désir d'écologie, impensé de la transition
Auteur Jean Haëntjens
Mir@bel Revue Futuribles
Numéro no 450, septembre-octobre 2022 Perspectives démographiques
Page 57-71
Résumé Les questions écologiques font régulièrement la une de l'actualité, les rapports se multiplient pour alerter sur le franchissement de limites planétaires, les catastrophes climatiques en tous genres s'accumulent partout dans le monde : tous les éléments sont réunis pour une prise de conscience des enjeux et de l'urgence à agir. Pourtant, même si l'Europe est leader dans les ambitions affichées en matière de baisse des émissions de gaz à effet de serre, l'écologie politique n'est pas parvenue à s'imposer, en France, comme réelle alternative aux autres courants politiques.Les dernières élections l'ont confirmé : le sujet écologique est jugé prioritaire par les citoyens, mais il est délaissé dans les urnes et ne fait toujours pas figure de projet alternatif. Jean Haëntjens s'interroge sur les spécificités de ce « désir d'écologie » : ce qui les explique, ce qui pourrait aider à inverser la tendance pour qu'enfin l'écologie soit prise en main par les politiques au sens large — les partis, les décideurs, les institutions… Il rappelle le décalage entre les préoccupations des citoyens en matière d'environnement, d'aspiration au vivre mieux, et leur incarnation très lacunaire dans les horizons politiques. Étonnamment, l'écologie ne s'incarne pas comme projet politique national, alors qu'elle peut y parvenir à l'échelle locale. Comme le souligne Jean Haëntjens, c'est bien souvent à ce niveau local que le désir d'écologie peut s'enraciner : par une mobilisation progressive, pas à pas, fondée sur les préoccupations les plus concrètes des citoyens (exemple de Copenhague). Le désir d'écologie est bien présent en France, mais pour l'heure, il reste orphelin ; le défi des années à venir est de donner à voir comment il peut investir le quotidien, de manière concrète, innovante et motivante, de sorte qu'il puisse être effectivement partagé par le plus grand nombre. S.D.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Ecological questions regularly make headlines. An ever-growing number of reports have alerted us to planetary limits being exceeded. Climate catastrophes of all kinds are accumulating throughout the world. All the elements are present for us to be aware of these issues and the urgent need to act. Yet, though Europe leads the way in its declared ambitions to reduce greenhouse gas emissions, political ecology has not succeeded in breaking through in France as a real alternative to the other political tendencies.As the last elections confirmed, ecology is regarded as a priority subject by citizens, but is neglected at the polls and does not always figure as an alternative project. Jean Haëntjens examines the specificities of this ‘desire for ecology': he ponders what explains them and what could help to reverse the trend, so that ecology is, at last, taken up by politicians in the broad sense (parties, decision-makers, institutions etc.). He reminds us of the gap between citizens' concern with the environment, with their aspirations to lead a better life, and the very incomplete embodiment of these elements in the political landscape. Astonishingly, ecology finds no incarnation as a national political project in France, though it may exist as a local one. As Jean Haëntjens highlights, it is very often at this local level that the desire for ecology can take root: by a gradual, step-by-step mobilization, based on citizens' most concrete concerns (Copenhagen is an example). The desire for ecology is definitely present in France, but for the moment it remains cast adrift: the challenge of the coming years is to show how it can move into daily life in a concrete, innovative and motivating way, so that it can actually be shared by the many.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=FUTUR_450_0057 (accès réservé)