Titre | « Les caprices téméraires de la volonté, sans le conseil du raisonnement » | |
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Auteur | Philippe Naszályi | |
Revue | La Revue des Sciences de Gestion | |
Numéro | no 314, 2022/2 Les caprices téméraires de la volonté, sans le conseil du raisonnement | |
Page | 1-3 | |
Résumé |
Les périodes de crise ou d'incertitudes sont toujours propices aux craintes les
plus folles en matière de déformation de l'information. « La Grande peur », du
complot aristocratique, des « brigants » voire des « Anglois », de juillet 1789, à
la suite de la prise de la Bastille, fait s'effondrer le système social de l'Ancien
Régime en moins de trois semaines. Ainsi certaines fausses informations
produisent d'heureux effets, avec l'abolition des privilèges en 1789 ! Voilà bien
toute la difficulté du sujet, surtout dans une société où l'émotionnel a remplacé
à peu près partout la connaissance et la logique ! A quels experts alors se
fier ? Faut-il suivre le pessimisme du philosophe québécois Alain Deneault qui
pense que « l'expertise consiste de plus en plus souvent à vendre son cerveau
à des acteurs qui en tirent profit » ? Les idées reçues, c'est-à-dire « les caprices
téméraires de la volonté » comme le dit si bien Pascal, fonctionnent « sans le
conseil du raisonnement » dans nos démocraties aussi. Il y a donc bien lieu que,
dans le domaine qui est le sien, les sciences de gestion essaient d'appréhender
la connaissance des caractéristiques des réponses des êtres humains aux
stimuli cognitifs et émotionnels qu'ils reçoivent. C'est l'objet du second dossier,
un dossier marketing de ce deuxième numéro de 2022, composé de quatre
articles : « consommation, consommateurs et utilité sociale » ! Comme dans
le numéro précédent, notre champ d'application est le monde. Trois auteurs
français et québécois dont nous tenons à saluer la mémoire de l'un d'entre
eux, le Professeur Gabriel Mircea Chirita, qui nous a quitté, ouvrent une idée
quasi neuronale avec la molécule du métabesoin qui devrait permettre aux
entrepreneurs de mieux répondre aux besoins complexes des consommateurs
(page…) ! La performance des services financiers au Burkina Faso (page…),
l'identité, les valeurs et la transmission chez les propriétaires de marques
allemandes Volkswagen et Porsche (page…) et les dépenses vertes dans les
PME camerounaises qui suit l'article du précédent numéro, le 313 (page…)
apportent des éléments d'analyse complémentaires. Mais le marketing n'est
pas loin de là, le domaine de réflexion de notre thème. Nous l'avons rappelé
les nouvelles technologies sont souvent vues comme un accroissement des
moyens de manipulation. En cette période électorale en France comme en
Slovénie notamment, il n'est pas inutile d'offrir une réflexion sur la possibilité
que présente Internet pour lutter contre l'opacité des organisations publiques
(page…). La mise en œuvre de l'orientation du marché par l'orientation des
technologies de l'information appliquées cette fois aux PME manufacturières
françaises et québécoises (page…) et la qualité du service perçue de la part
d'une plateforme virtuelle d'apprentissage sur les réactions des apprenants
(page…) sont les deux approches additionnelles de ce chapitre consacré à
« l'information au service des organisations ». Alors le cerveau est-il cette
part « offerte à Coca-Cola » ou « aux besoins des entreprises » comme aime
à le répéter le recteur de l'Université de Montréal, Guy Breton voilà bien une
question majeure philosophique, politique, anthropologique… et cela concerne
bien les sciences de gestion. Le cerveau est bien un enjeu ! Le Centre pour
la recherche et l'innovation dans l'enseignement (CERI), de l'OCDE intitulé
« Sciences de l'apprentissage et recherche sur le cerveau » a été lancé en
1999. Le but premier de ce projet novateur était d'encourager la collaboration
entre, d'une part, sciences de l'apprentissage et recherche sur le cerveau,
et, de l'autre, chercheurs et décideurs politiques. Comme toujours, appuyé
sur les faits, les études de cas, nous espérons avoir sélectionné un ensemble
de contributions qui par petites touches apportent modestement quelques
éléments de réponse de la science de gestion. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Periods of crisis or uncertainty are always conducive to the wildest
fears in terms of the distortion of information. “The Great Fear”, of the
aristocratic plot, of the “brigants” even of the “Anglois”, of July 1789,
following the storming of the Bastille, caused the social system of the
Ancien Régime to collapse in less than three weeks. Thus certain false
information produced happy effects, with the abolition of privileges in
1789! This is the difficulty of the subject, especially in a society where
the emotional has replaced knowledge and logic almost everywhere!
Which experts can you trust then? Should we follow the pessimism
of the Quebec philosopher Alain Deneault who thinks that “expertise
consists more and more often in selling your brain to actors who profit
from it”? Received ideas, that is to say “the reckless whims of the will”
as Pascal puts it so well, operate “without the advice of reasoning”
in our democracies too. There is therefore good reason that, in its
field, management sciences try to understand the knowledge of the
characteristics of the responses of human beings to the cognitive
and emotional stimuli they receive. This is the subject of the second
dossier, a marketing dossier for this second issue of 2022, consisting
of four articles: “consumption, consumers and social utility”! As in
the previous issue, our scope is the world. Three French and Quebec
authors, of whom we would like to salute the memory of one of them,
Professor Gabriel Mircea Chirita, who has left us, are opening up an
almost neuronal idea with the meta-need molecule which should allow
entrepreneurs to better respond to the complex needs of consumers
(page…)! The performance of financial services in Burkina Faso (page…),
identity, values and transmission among owners of German brands
Volkswagen and Porsche (page…) and green spending in Cameroonian
SMEs which follows the previous article number, 313 (page…) provide
additional elements of analysis. But marketing is not far from it, the field
of reflection of our theme. We have recalled that new technologies are
often seen as an increase in the means of manipulation. In this electoral
period in France as in Slovenia in particular, it is not useless to offer a
reflection on the possibility that the Internet presents to fight against
the opacity of public organizations (page…). The implementation of
market orientation through the orientation of information technologies
applied this time to French and Quebec manufacturing SMEs (page…)
and the quality of service perceived from a virtual learning platform on
learners' reactions (page…) are the two additional approaches of this
chapter devoted to “information at the service of organisations”. So is
the brain this part “offered to Coca-Cola” or “to the needs of companies”
as the rector of the University of Montreal, Guy Breton likes to repeat,
here is a major philosophical, political, anthropological question… and
this concerns management sciences. The brain is indeed an issue! The
Center for Educational Research and Innovation (CERI) of the OECD
entitled “Sciences of Learning and Brain Research” was launched in
1999. The primary aim of this innovative project was to encourage
collaboration between learning sciences and brain research on the
one hand and researchers and policy makers on the other. As always,
based on the facts, the case studies, we hope to have selected a set of
contributions which, by small touches, modestly provide some answers
from management science. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RSG_314_0005 |