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Titre Faire « famille » ou faire « communauté » : Les mots de la parenté chez les Filles de la Charité (xixe siècle-années 1930)
Auteur Anne Jusseaume
Mir@bel Revue Le Mouvement social
Numéro no 279, avril-juin 2022 Les liens familiaux à l'épreuve des institutions disciplinaires
Rubrique / Thématique
Parentés alternatives
Page 83-99
Résumé Cet article interroge l'utilisation des mots de la parenté dans les discours et le quotidien de la vie religieuse, à partir d'une étude de cas sur les Filles de la Charité, des années 1840 à la fin des années 1930. Présentée comme une famille de substitution aux sœurs, la vie en communauté se modèle sur l'idéal familial pour qualifier ses membres, ordonner les relations du quotidien et créer une uniformité institutionnelle caractérisée par un esprit propre à sa famille religieuse. La parenté quotidienne des sœurs ne doit pourtant pas prendre la forme familière, telle qu'elle est perçue par l'institution religieuse. Bien que le discours familial permette de tenir ensemble les différentes dimensions qui organisent la vie collective dans l'institution, la vie communautaire se distingue de la vie familiale et doit témoigner d'une réalité autre. Non seulement la famille « naturelle » est mise à distance, mais les comportements quotidiens doivent aussi s'éloigner d'un modèle familial bourgeois qui valorise l'affection, nécessitant une formation renouvelée dans l'entre-deux-guerres.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This paper examines the use of words of kinship in the discourse and daily life of a religious order, based on a case study of the Daughters of Charity, from the 1840s to the end of the 1930s. Presented as a surrogate family for the sisters, community life was modelled on the family ideal to describe its members, to organise everyday relationships, and to create an institutional uniformity characterised by a spirit specific to one's religious family. The everyday kinship of the sisters, however, must not take on a familiar form as perceived by the religious institution. Although the family discourse bound together the various dimensions that organised collective life in the institution, community life was distinct from family life and had to attest to a different reality. Not only was the “natural” family at a distance, but everyday behaviour also had to move away from the bourgeois family model that valued affection, requiring a renewed formation in the interwar period.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LMS1_279_0083 (accès réservé)