Contenu du sommaire : Les liens familiaux à l'épreuve des institutions disciplinaires
Revue | Le Mouvement social |
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Numéro | no 279, avril-juin 2022 |
Titre du numéro | Les liens familiaux à l'épreuve des institutions disciplinaires |
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- Les liens familiaux à l'épreuve des institutions disciplinaires - Elsa Génard, Anatole Le Bras, Paul Marquis, Mathilde Rossigneux-Méheust, Lola Zappi p. 3-15
Encadrer les liens familiaux
- Ordre et désordres du couple à l'asile d'aliénés : L'internement et la régulation des liens conjugaux (France, seconde moitié du XIXe siècle) - Anatole Le Bras p. 17-30 Cet article étudie la manière dont l'internement asilaire participe à la régulation des liens conjugaux dans la France de la seconde moitié du XIXe siècle. Il s'intéresse en premier lieu au placement à l'asile, qui s'offre comme un instrument de résolution des dysfonctionnements du couple, dont les époux apprennent à faire usage l'un envers l'autre. Le séjour en institution, envisagé dans un deuxième temps, reconfigure les relations de couple : les médecins aliénistes s'efforcent de maintenir les conjoints à distance et la tutelle exercée par l'institution suspend en partie l'autorité maritale. Enfin, la troisième partie étudie l'influence des liens conjugaux à la sortie de l'asile, qui est souvent subordonnée à l'accord de l'époux, en particulier pour les femmes internées. En définitive, l'internement ne saurait être réduit à un simple instrument de réaffirmation de l'ordre conjugal et patriarcal ; il apparaît aussi comme l'occasion d'une perturbation ou d'une suspension – certes partielle et provisoire – de l'ordre du couple.This paper examines how the internment of the mentally ill contributed to the regulation of marital relationships in France in the second half of the 19th century. It focuses on interment in an asylum as an instrument for resolving marital dysfunction—a strategy that spouses learned to use against each other. The second section shows how the stay in an institution reshaped a couple's relationship: the asylum doctors endeavoured to keep the spouses at a distance and the guardianship exercised by the institution partly suspended marital authority. Finally, the third section examines the influence of marital ties on the process of discharge, which was often conditional on the spouse's agreement, particularly when the wife was interned. In the end, internment cannot be viewed simply as an instrument for reaffirming the marital and patriarchal order; it was also a moment of disruption or suspension—albeit partial and temporary—of the marital order.
- Le lien familial à l'épreuve du couvent : Les oppositions des parents à la vocation de leur fille en France et en Espagne au XIXe siècle - Inès Anrich p. 31-48 Dans la France et l'Espagne du XIXe siècle, l'essor des congrégations féminines se heurte à la montée de la famille bourgeoise, qui fait des femmes des « anges du foyer », et à l'affirmation de la puissance paternelle. La multiplication des affaires d'opposition de parents à la vocation de leur enfant, arbitrées par des autorités civiles ou religieuses, en témoigne. L'entrée au couvent empêche en effet des stratégies familiales, comme le recours au travail domestique ou salarié des filles pour assurer la survie de leur famille, ou leur mariage. En quittant leurs parents pour rejoindre un ordre religieux, ces jeunes femmes instaurent une distance qui reflète leur marge de manœuvre face à la puissance paternelle. Cet espace reste conditionné par leur capital social ou économique et par l'application du droit par les autorités publiques ou religieuses au gré de la conjoncture politique. Pour autant, la vocation et le conflit qu'elle suscite ne rompent pas le lien familial, par l'intermédiaire duquel les parents continuent d'exercer une certaine autorité.In 19th century France and Spain, the expansion of female congregations clashed with the rise of the bourgeois family, which viewed women as the “angels at the hearth”, and with the affirmation of paternal power. The increasing number of cases of parents opposing their child's vocation, arbitrated by civil or religious authorities, bears witness to this. Entry into the convent thwarted family strategies, such as the use of girls' domestic or salaried work to ensure the survival of their families, or their marriage. By leaving their parents to join a religious order, these young women established a distance that reflected their own room for manœuvre in relation to paternal power. This space was still conditioned by their social or economic capital and by the application of the law by the public or religious authorities according to the political situation. Nevertheless, the vocation and the conflicts it created did not break the family bonds, with parents continuing to exercise a certain authority.
- Familles de papier : liens épistolaires sous le regard de l'administration pénitentiaire (France, années 1910-années 1930) - Elsa Génard p. 49-65 Cet article cherche à comprendre les effets du cadre carcéral sur le maintien des liens familiaux par voie épistolaire. La réglementation mise en place au cours du XIXe siècle définit une liste de membres autorisés à écrire aux détenus. Ce faisant, elle impose des normes familiales qui font primer la parenté légale au détriment d'autres liens plus difficiles à authentifier. Passer du cadre réglementaire à son appropriation par les détenus montre toutefois que maintenir les liens n'est pas qu'une affaire de conformité au règlement. La répartition sexuée des rôles familiaux participe à modeler les relations épistolaires en prison. Les femmes condamnées sont confrontées à une double contrainte. La réprobation sociale née de leur condamnation est plus forte encore que pour les hommes. Mais, en tant que mères, épouses ou sœurs, elles restent en première ligne dans la relation épistolaire. Cette dernière est constamment fragilisée par la situation d'emprisonnement : le contrôle de l'administration fait courir le risque de censure, tandis que la condamnation elle-même transforme l'espace de la lettre en un lieu d'expression, précaire et fragile, d'une communauté de souffrances et d'humiliation par-delà les murs.This paper endeavours to understand the effects of incarceration on the maintenance of family ties through letters. 19th century regulations defined a list of family members permitted to write to prisoners. In doing so, these rules established family norms that gave precedence to legal kinship to the detriment of other ties that were harder to prove. Moving from the regulatory framework to its appropriation by prisoners, however, shows that maintaining ties was not just a matter of compliance with the regulations. The gendered distribution of family roles shaped letter-writing relationships in prison. Female prisoners had to cope with a twofold constraint. The social stigma surrounding their convictions was even greater than for men. But, as mothers, wives or sisters, they remained at the forefront of the letter-writing relationship. The latter was constantly weakened by incarceration: supervision by the administration raised the threat of censorship, while the prison sentence itself transformed the letter into a precarious and fragile place of expression for a community of suffering and humiliation beyond the prison walls.
- Protéger l'enfant ou préserver la famille ? : Les assistantes sociales face aux placements d'enfants dans l'entre-deux-guerres - Lola Zappi p. 67-82 Dans l'entre-deux-guerres, le tribunal pour enfants de la Seine s'adjoint l'aide d'un service social. Les assistantes du Service social de l'enfance (SSE) ont massivement recours au placement d'enfants. Pourtant, leur mission ne s'arrête pas là. Durant toute la durée du placement, elles cherchent à s'assurer que les parents restent en contact avec leurs enfants. Comment expliquer cet apparent paradoxe ? Grâce aux dossiers du SSE, l'article montre que les assistantes sociales sont prises en tenaille entre deux injonctions contradictoires : d'une part, la peur de l'influence du « milieu » familial sur les jeunes de milieux populaires ; d'autre part, la psychologisation croissante des liens affectifs parents/enfants. En croisant une histoire des savoirs et une histoire du travail, l'article explore les innovations infra-réglementaires mises en œuvre par les assistantes sociales, et invite à nuancer une lecture monolithique de la « police des familles ».During the interwar period, the juvenile court of the Seine département enlisted the help of a social service. The assistants of the Service social de l'enfance (SSE) organised the placement of children in foster care on a widespread basis. However, their duties did not end there. Throughout the placement, they attempted to ensure that parents remained in contact with their children. How can this apparent paradox be explained? Thanks to the SSE case files, this paper shows that social workers were caught between two contradictory injunctions: on the one hand, fears about the influence of the family ‘environment' on young people from working-class backgrounds; on the other hand, the increasing psychological focus on parent/child emotional ties. By combining a history of knowledge and a history of labour, this paper explores the infra-regulatory innovations implemented by social workers, and prompts us to give a more nuanced interpretation of the “family police”.
- Ordre et désordres du couple à l'asile d'aliénés : L'internement et la régulation des liens conjugaux (France, seconde moitié du XIXe siècle) - Anatole Le Bras p. 17-30
Parentés alternatives
- Faire « famille » ou faire « communauté » : Les mots de la parenté chez les Filles de la Charité (xixe siècle-années 1930) - Anne Jusseaume p. 83-99 Cet article interroge l'utilisation des mots de la parenté dans les discours et le quotidien de la vie religieuse, à partir d'une étude de cas sur les Filles de la Charité, des années 1840 à la fin des années 1930. Présentée comme une famille de substitution aux sœurs, la vie en communauté se modèle sur l'idéal familial pour qualifier ses membres, ordonner les relations du quotidien et créer une uniformité institutionnelle caractérisée par un esprit propre à sa famille religieuse. La parenté quotidienne des sœurs ne doit pourtant pas prendre la forme familière, telle qu'elle est perçue par l'institution religieuse. Bien que le discours familial permette de tenir ensemble les différentes dimensions qui organisent la vie collective dans l'institution, la vie communautaire se distingue de la vie familiale et doit témoigner d'une réalité autre. Non seulement la famille « naturelle » est mise à distance, mais les comportements quotidiens doivent aussi s'éloigner d'un modèle familial bourgeois qui valorise l'affection, nécessitant une formation renouvelée dans l'entre-deux-guerres.This paper examines the use of words of kinship in the discourse and daily life of a religious order, based on a case study of the Daughters of Charity, from the 1840s to the end of the 1930s. Presented as a surrogate family for the sisters, community life was modelled on the family ideal to describe its members, to organise everyday relationships, and to create an institutional uniformity characterised by a spirit specific to one's religious family. The everyday kinship of the sisters, however, must not take on a familiar form as perceived by the religious institution. Although the family discourse bound together the various dimensions that organised collective life in the institution, community life was distinct from family life and had to attest to a different reality. Not only was the “natural” family at a distance, but everyday behaviour also had to move away from the bourgeois family model that valued affection, requiring a renewed formation in the interwar period.
- Femmes afro-cubaines, liens familiaux et déportation coloniale aux îles Zaffarines espagnoles (1880-1883) - Albert Garcia-Balañà p. 101-117 Durant les derniers jours de la Petite Guerre (1879-1880), les autorités militaires espagnoles à Cuba déportent pour la première fois des dizaines de supposées familles afro-cubaines vers des espaces pénitentiaires en Afrique du Nord et en Méditerranée. Les femmes et les enfants sont d'abord tous déportés vers la minuscule île Isabel II, dans l'archipel des îles Zaffarines. Cet article démontre que l'État colonial s'appuie sur les langages de la famille pour justifier une déportation administrative de femmes et d'enfants. Cette déportation n'est que la suite, par d'autres moyens, de la guerre « contre les familles » – contre les femmes non combattantes liées à la guérilla anticoloniale – que le militaire espagnol Camilo Polavieja avait tentée dans l'est de Cuba en 1879-1880. Mais les femmes déportées utilisent aussi les langages de la famille pour travailler collectivement à changer leur situation et mettre fin à leur emprisonnement.During the final days of the Little War (1879-1880), the Spanish military authorities in Cuba deported for the first time dozens of supposed Afro-Cuban families to penitentiary areas in North Africa and the Mediterranean. The women and children were first all deported to the tiny Isabel II Island, in the archipelago of the Chafarinas Islands. This paper demonstrates that the colonial state used family-related vocabulary to justify an administrative deportation of women and children. This deportation was a continuation, by other means, of the war “against families”—against non-combatant women linked to the anti-colonial guerrilla movement—that the Spanish military officer Camilo Polavieja had attempted in eastern Cuba in 1879-1880. However, the deported women also used family references to work together to change their situation and end their imprisonment.
- La « vie de famille » à Ainay-le-Château et Dun-sur-Auron : une parenté quotidienne inventée par l'institution psychiatrique au XXe siècle - Marie Derrien, Mathilde Rossigneux-Méheust p. 119-135 À l'initiative de la préfecture de la Seine et dans le cadre d'une réflexion plus large sur l'encombrement asilaire et les alternatives thérapeutiques à l'asile, des hommes et des femmes atteints de troubles mentaux sont placés depuis la fin du XIXe siècle en famille d'accueil dans deux villages du Cher et de l'Allier. Notre article cherche à comprendre comment cette proposition hospitalière hors norme est à l'origine d'un cadre familial profondément original, construisant des liens très spécifiques entre ses membres. Les écrits de médecins, les dossiers de patients, les registres de nourriciers et les rapports d'inspection des placements permettent, d'une part, de mettre en lumière un type de cohabitation familiale tout à fait inédit en France et, d'autre part, de confronter le modèle familial promu par les médecins aux relations tissées au quotidien entre les nourrices et leurs malades. En mobilisant la partition établie par Florence Weber entre parenté quotidienne et parenté biologique, l'article montre que la renégociation constante des liens familiaux dans la colonie assure la permanence de ce dispositif institutionnel.Beginning in the late 19th century, men and women suffering from mental disorders were sent to foster homes in two villages in the Cher and Allier départements, on the initiative of the préfecture of the Seine and as part of a wider reflection on therapeutic alternatives to asylums. This paper relies on the archives of this psychiatric system called colonies familiales d'aliénés and seeks to understand how this unusual hospital system occasioned a unique family setting where very specific links were built. Doctors' writings, patient records, foster care registers and placement inspection reports shed light on an unprecedented type of family cohabitation and document a family model based on relationships forged on a daily basis between the families and their patients. By mobilising Florence Weber's work distinguishing everyday and biological kinships, we show that the constant renegotiation of family ties in the colonies ensured the permanence of this institutional arrangement.
- Alicia Mur, prisonnière politique et marraine de prison : Entre solidarités familiales, care et militantisme (Espagne, années 1960-1970) - Irène Gimenez p. 137-154 À partir des correspondances comme « marraine de prison » que la militante libertaire et ancienne prisonnière politique Alicia Mur entretient avec des camarades de son organisation entre 1963 et 1977, cet article propose une étude de cas sur cette relation familiale élective, située à la confluence du domaine affectif et militant. Le marrainage en situation de détention politique à la fin de la dictature franquiste impose de composer avec des mesures de sécurité pour protéger l'action clandestine et les réglementations des institutions carcérales, qui promeuvent des communications reposant sur des liens familiaux consacrés par la filiation ou le mariage. Peu institutionnalisée et peu étudiée, cette relation informe plus largement sur les sociabilités en détention politique, les liens aux organisations et à l'exil et les modalités, genrées, du travail militant.Based on the correspondence between the libertarian activist and former political prisoner Alicia Mur and comrades from her organisation between 1963 and 1977, this paper gives a case study of this elective family relationship, at the crossroads of emotional and activist ties. Sponsorship in a context of political imprisonment at the end of the Franco dictatorship required dealing with security measures to protect clandestine action and the regulations of prison institutions, which promoted communications based on family ties established by kinship or marriage. This kind of relationship, which is not very institutionalised and has not been the subject of significant scholarship, opens up more broadly on sociabilities in political detention, links to organisations and exile, and the gendered modalities of activism.
- Faire « famille » ou faire « communauté » : Les mots de la parenté chez les Filles de la Charité (xixe siècle-années 1930) - Anne Jusseaume p. 83-99
En famille dans l'institution
- Écrire la vie d'une famille en institution : le journal du couple Bachellery (Paris, 1835-1852) - Rebecca Rogers p. 155-170 Cet article questionne les interactions entre vie familiale et vie institutionnelle à partir d'une source exceptionnelle : un journal de famille tenu par un couple de pédagogues – Joséphine et Félix Bachellery – entre 1835 et 1852. Maîtresse de pensionnat réputée à Paris sous la monarchie de Juillet, Joséphine Bachellery est connue pour ses prises de position publiques en faveur d'un enseignement secondaire de filles. Le journal témoigne de la face privée de ses engagements et révèle en creux une histoire rarement abordée : ce que la famille fait à l'institution scolaire. En chroniquant la vie de famille, le journal ne peut éluder le cadre de leur vie domestique : un important pensionnat où la maîtresse de pension agit comme cheffe d'entreprise, enseignante et mère de famille. Un double questionnement sous-tend l'analyse proposée : celui de la place des liens familiaux dans le fonctionnement institutionnel et, dans un deuxième temps, la manière dont les exigences du pensionnat interviennent dans la vie familiale, mettant parfois à rude épreuve les liens affectifs entre parents et enfants.This article examines the interactions between family life and institutional life from an exceptional source: a family diary kept by a couple of teachers—Joséphine and Félix Bachellery—between 1835 and 1852. A renowned boarding school teacher in Paris under the July Monarchy, Joséphine Bachellery was known for her public stance in favour of secondary education for girls. The diary bears witness to the private side of her commitments and reveals a story that is rarely told: what the family does in the educational institution. In chronicling family life, the diary cannot avoid the setting for their domestic life: a large boarding school where the headmistress acted as a business manager, a teacher and a mother. The proposed analysis looks at two questions: the place of family ties in the workings of an institution, and the way in which the demands of the boarding school interfered in family life, sometimes putting a strain on the emotional ties between parents and children.
- Utiliser l'institution pour redéfinir les liens familiaux : les collectifs enfants-parents des années 1968 - Elsa Neuville p. 171-182 Dans les années 1968, des « collectifs enfants-parents » sont créés dans plusieurs villes de France, en réaction à la prise en charge des enfants dans les crèches municipales. En s'opposant à l'exclusion des parents que mettent alors en œuvre la plupart des crèches, ces collectifs deviennent des lieux où les relations entre familles et institutions sont repensées et où sont testées de nouvelles manières de les transformer au quotidien. Leurs contours recouvrent parfois ceux d'une institution et d'une famille élargie. Cette dimension de famille élargie en fait également des espaces où est recherchée une transformation de la famille « patriarcale », notamment par une plus grande implication des pères, bien qu'il soit difficile de mesurer si des transformations effectives des liens familiaux se sont produites au sein des familles ayant composé ces collectifs.In the 1970s, “child-parent groups” were created in several French cities. They were opposed to the way municipal nurseries took care of children. By opposing the policy of excluding parents, which was still applied in most nurseries, these collectives became places for rethinking relations between families and institutions, and where new ways of transforming them on a daily basis were tested. These groups sometimes blurred the lines between an institution and an extended family. This extended family dimension also made them spaces where a transformation of the “patriarchal” family was sought, in particular through a greater involvement of fathers. Despite this context, it is difficult to measure whether actual transformations of family ties took place within the nuclear families that created these collectives.
- Écrire la vie d'une famille en institution : le journal du couple Bachellery (Paris, 1835-1852) - Rebecca Rogers p. 155-170
Notes de lecture
- Notes de lecture - p. 183-225