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Titre La « vie de famille » à Ainay-le-Château et Dun-sur-Auron : une parenté quotidienne inventée par l'institution psychiatrique au XXe siècle
Auteur Marie Derrien, Mathilde Rossigneux-Méheust
Mir@bel Revue Le Mouvement social
Numéro no 279, avril-juin 2022 Les liens familiaux à l'épreuve des institutions disciplinaires
Rubrique / Thématique
Parentés alternatives
Page 119-135
Résumé À l'initiative de la préfecture de la Seine et dans le cadre d'une réflexion plus large sur l'encombrement asilaire et les alternatives thérapeutiques à l'asile, des hommes et des femmes atteints de troubles mentaux sont placés depuis la fin du XIXe siècle en famille d'accueil dans deux villages du Cher et de l'Allier. Notre article cherche à comprendre comment cette proposition hospitalière hors norme est à l'origine d'un cadre familial profondément original, construisant des liens très spécifiques entre ses membres. Les écrits de médecins, les dossiers de patients, les registres de nourriciers et les rapports d'inspection des placements permettent, d'une part, de mettre en lumière un type de cohabitation familiale tout à fait inédit en France et, d'autre part, de confronter le modèle familial promu par les médecins aux relations tissées au quotidien entre les nourrices et leurs malades. En mobilisant la partition établie par Florence Weber entre parenté quotidienne et parenté biologique, l'article montre que la renégociation constante des liens familiaux dans la colonie assure la permanence de ce dispositif institutionnel.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Beginning in the late 19th century, men and women suffering from mental disorders were sent to foster homes in two villages in the Cher and Allier départements, on the initiative of the préfecture of the Seine and as part of a wider reflection on therapeutic alternatives to asylums. This paper relies on the archives of this psychiatric system called colonies familiales d'aliénés and seeks to understand how this unusual hospital system occasioned a unique family setting where very specific links were built. Doctors' writings, patient records, foster care registers and placement inspection reports shed light on an unprecedented type of family cohabitation and document a family model based on relationships forged on a daily basis between the families and their patients. By mobilising Florence Weber's work distinguishing everyday and biological kinships, we show that the constant renegotiation of family ties in the colonies ensured the permanence of this institutional arrangement.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LMS1_279_0119 (accès réservé)