Titre | L'image gestuelle. Selfie, théorie de la photographie et sociabilité kinesthésique | |
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Auteur | Paul Frosh | |
Revue | Le Temps des Médias | |
Numéro | no 38, printemps 2022 Ego et Narcisse | |
Rubrique / Thématique | Ego et Narcisse |
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Page | 108-125 | |
Résumé |
Au cours des dernières années, le selfie est devenu une pratique culturelle quotidienne et un genre photographique d'une popularité extraordinaire – accompagné, peut-être inévitablement, par des controverses et une certaine hostilité du public. Dans le même temps, le selfie est devenu un nouvel objet d'intérêt scientifique. Et pourtant, peu de travaux ont théorisé l'esthétique du selfie. Cet article cherche à combler cette lacune. Reconfigurant trois concepts de la théorie de la photographie traditionnelle – l'indexicalité, la composition et le reflet – l'article soutient que le selfie est une image gestuelle qui transforme la représentation figurative quotidienne en un instrument de sociabilité médiatisée et incarnée. Les selfies intègrent ostensiblement les images fixes dans un circuit techno-culturel d'énergie sociale corporelle : ce circuit relie les corps des utilisateurs et leur mobilité macro-spatiale, à travers des lieux réels, et les mouvements micro-corporels des mains et des yeux qu'ils utilisent pour activer des interfaces numériques. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Over the past few years the selfie has emerged to prominence as an everyday cultural practice and photographic genre of extraordinary popularity —accompanied, perhaps inevitably, by public controversy and hostility. At the same time the selfie has also become an object of burgeoning scholarly interest. Surprisingly, however, relatively little work has theorized the aesthetics of the selfie. This paper seeks to fill that gap. Reconfiguring three concepts from traditional photography theory —indexicality, composition and reflection— the paper argues that the selfie is a ‘gestural image' that turns everyday figural representation into an instrument of mediated, embodied sociability. Selfies conspicuously integrate still images into a techno-cultural circuit of corporeal social energy : this circuit connects the bodies of users, their macro-spatial mobility through actual places, and the micro-bodily hand and eye movements employed to operate digital interfaces. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TDM_038_0108 (accès réservé) |