Titre | La fiction comme cadre de socialisation : Regarder Plus belle la vie en famille ou entre ami·es | |
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Auteur | Florence Eloy, Morgane Mabille, Muriel Mille, Constance Thierry | |
Revue | Politiques de communication | |
Numéro | no 17, automne 2021 | |
Page | 79-111 | |
Résumé |
En s'appuyant sur une enquête collective sur la réception de la série Plus belle la vie, cet article montre que le visionnage du feuilleton, pratique récurrente et au long cours, a peu d'effets socialisateurs propres et fonctionne davantage comme un cadre de socialisation venant entretenir et renforcer les dispositions des téléspectateur·trices. Tout d'abord, les téléspectateur·trices ne sont pas seul·es face aux médias comme l'ont montré de nombreux travaux. La réception du feuilleton, son visionnage comme les discussions qu'il suscite, comporte une forte dimension collective, ancrée dans les groupes d'appartenance des individus (famille, ami·es). Le feuilleton est le support et le prétexte de nombreuses interactions, la pratique prolongeant ou accompagnant alors les effets socialisateurs de la famille ou du groupe de pairs. Ce cadre socialisateur peut même se maintenir et continuer à entretenir les effets de la socialisation familiale ou amicale, quand la pratique devient individuelle. Ces effets de confirmation concernent en particulier deux domaines de pratiques : le rapport à la culture et aux biens culturels et le rapport à la politique. Les manières de regarder le feuilleton et la façon dont on en parle à ses proches confirment les rapports à la culture des enquêté·es. De même, la réception de ce feuilleton qui traite de l'actualité tend à renforcer leur socialisation politique, prenant des modalités différentes selon la compétence et l'engagement politique des individus. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Based on a collective research on the reception of a French daily soap opera, Plus belle la vie (A Brighter Life), this article shows that the viewing of the series, a long term and recurring practice, has few socializing effects of its own and works rather as a socialization framework that maintains and reinforces the viewers' preexisting dispositions. First of all, confirming what many studies have shown, viewers are not alone when they are confronted to the media. The viewing of the soap opera as well as the discussions it provokes have a strong collective dimension, anchored in the social groups to which individuals belong (family, friends). The soap opera is the medium and the pretext for numerous interactions and the viewing practice maintains and sustains the socializing effects of the family or peer group, even when the practice becomes individual. These confirming effects concern in particular two areas of practices: cultural practices and political opinions. The ways in which people watch the series and talk about it with their friends and family confirm the respondents' relationship to culture. Similarly, the reception of this soap opera that features plots about the current political and social issues, tends to reinforce their political socialization in different ways depending on the varying political competence and engagement of the individuals. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PDC_017_0079 (accès réservé) |