Titre | Et si le surfeur des plus grosses vagues au monde était une femme ? La subversion de la bi-catégorisation sexuée par les pionnières du surf xxl | |
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Auteur | Anne Schmitt, Anaïs Bohuon | |
Revue | Politix | |
Numéro | vol. 34, no 136, 2021 | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Page | 103-126 | |
Résumé |
Lors de l'hiver 2020, alors que la course au record de la plus grosse vague jamais surfée fait rage, Maya Gabeira et Justine Dupont surpassent les hommes. Pourtant, l'accès des femmes aux compétitions de grosses vagues est récent et résulte d'une bataille menée par les pionnières de cette discipline. Cet article retrace d'abord le parcours des pionnières du surf XXL et dévoile les fondements de la construction institutionnelle des catégories de sexe dans le surf. En effet, les difficultés rencontrées par ces surfeuses à leur entrée dans les compétitions classiques illustrent les injonctions à la féminité faites aux corps des surfeuses. Plutôt que d'encourager les surfeuses à exceller sur les vagues, le sponsoring – la source de rémunération principale de ces sportives – impose à leur corps des normes idéalement conventionnelles de la féminité entrant en contradiction avec un corps performant, musclé, (sur)entraîné et puissant. De ce fait, les différences supposées « naturelles » sont alors érigées comme preuve et justification d'une bi-catégorisation sexuée qui est, en définitive, construite et réifiée. Cet article montre ensuite de quelle manière le surf XXL fonctionne pour ces surfeuses comme une échappatoire où les performances sportives l'emportent sur les performances de genre. Pourtant, alors que l'égalisation des performances féminines et masculines vient bousculer la bi-catégorisation sexuée, l'interprétation genrée des exploits et des échecs et le maintien des catégories de sexe continuent d'entretenir une séparation sportive entre hommes et femmes. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In winter 2020, as the race for the record for the biggest wave ever surfed rages on, Maya Gabeira and Justine Dupont outperformed the men. However, women's access to big-wave competition is a recent development resulting from a battle waged by women pioneers in the sport. This article traces the path of the XXL surfing pioneers and reveals the foundations of the institutional construction of gender categories in surfing. Indeed, the difficulties encountered by these surfers when they entered mainstream competitions illustrate the injunctions to femininity made to female surfers' bodies. Rather than encouraging surfers to excel on the waves, sponsorship – the main source of remuneration for these sportswomen – imposes a feminisation of bodies that contradicts a powerful, muscular, (over)trained and efficient body. As a result, supposedly ‘natural' differences are then erected as evidence and justification for a gendered bi-categorisation that is ultimately constructed and reified. This article then shows how XXL surfing functions for these surfers as an escape route where athletic performance takes precedence over gender performance. However, while the equalisation of female and male performance challenges the gendered bi-categorisation, the gendered interpretation of achievements and failures and the maintenance of gender categories continue to maintain a sporting separation between men and women. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POX_136_0103 |