Titre | Les narvals et les licornes se cachent-ils pour mourir ? : De la cybernétique, de la gouvernance et d'Element AI | |
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Auteur | Jonathan Roberge, Guillaume Dandurand, Kevin Morin, Marius Senneville | |
Revue | Réseaux (communication - technologie - société) | |
Numéro | no 232-233, mars-juin 2022 Contrôler l'intelligence artificielle ? | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Contrôler l'intelligence artificielle ? |
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Page | 169-196 | |
Résumé |
L'annonce de la vente de l'entreprise montréalaise Element AI à Service Now inc. à la fin de 2020 a été accueillie avec stupeur par la grande majorité des acteurs de l'écosystème québécois et canadien en intelligence artificielle. Comment avait-elle pu prétendre si rapidement au statut de narval – celui d'une entreprise canadienne ayant une capitalisation de plus d'un milliard de dollars –, être encensée par l'État, les médias et les milieux économiques pour être rachetée quelques années plus tard « pour une bouchée de pain » ? Dans cet article, le cas Element AI, c'est-à-dire autant son ascension que sa chute, est présenté comme étant idéal-typique d'une « cybernétisation du pouvoir » dans laquelle la régulation se veut facilitatrice, à distance et à même de percevoir contrôle et communication comme les deux pôles d'une unique boucle de rétroaction. Si l'émergence d'Element AI est marquée par sa recherche de « supercrédibitité », de partenariats tous azimuts et de justifications jusqu'à éthiques, sa débâcle, elle, est le signe d'un désordre et d'une désynchronisation qui n'est pas allée sans réprimandes et contredits, même de la part de l'État. Ce passage de la justification à la critique est riche d'enseignement même si, ou plutôt parce qu'il pointe en direction aujourd'hui de ce qui est un vide au sein de cet écosystème et la manière dont il peine à se projeter dans un avenir même proche. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The sale of Montreal-based Element AI to Service Now Inc. in November 2020 took the Quebec and Canadian artificial intelligence ecosystem by surprise. How could the start-up achieve narwhal status—that of a Canadian company with a capitalization of more than a billion dollars—and be celebrated by the government, the media and the business community, only to be bought out a few years later “for a song”? In this article, we present the case of Element AI, including both its rise and its fall, as an ideal-typical “cyberization of power” in which regulation is facilitative, remote and able to perceive control and communication as two ends of a single feedback loop. While the quick emergence of Element AI is characterized by its quest for “super-credibility”, expressed through partnerships with authoritative actors and institutions, its collapse is the sign of a desynchronization which met with rebukes and contradictions, even from the government. We have much to learn from this shift from justification to criticism since it points towards a vacuum within the Montreal AI ecosystem, as well as its difficulty in projecting itself even into a near future. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RES_232_0169 |