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Titre À la croisée du virtuel et du matériel : La mode démocratique à l'ère du numérique
Auteur Louise Crewe
Mir@bel Revue Réseaux (communication - technologie - société)
Numéro no 234, juillet-septembre 2022 La plateformisation de la mode
Rubrique / Thématique
Dossier : La plateformisation de la mode
Page 25-62
Résumé Dans cet article, nous explorerons l'impact des technologies de communication à médiation numérique sur le secteur de la mode. Nous y soutiendrons que les mondes matériels et virtuels de la mode sont des réalités sociales perpétuellement entrecroisées, en coexistence simultanée et relationnelle, en lien réciproque. Nous explorerons trois points de vue sur ces paysages changeants de la mode afin de comprendre les transformations, les améliorations, et la reproduction dans l'espace et dans le temps des mondes de la mode. Dans un premier temps, nous avancerons que les technologies numériques émergentes remédient et remodèlent les formes culturelles de signification existantes telles que les magazines de mode et la photographie. Ensuite, nous examinerons les potentiels effets désintermédiateurs d'internet sur les marchés et la consommation de la mode. Il s'agira alors de déterminer dans quelle mesure les technologies numériques permettent un transfert de l'autorité en matière de mode, allant des mains de ses distributeurs traditionnels, notamment les éditeurs de magazines et les designers, vers un assemblage plus diversifié de participants intégrant blogueurs de mode et consommateurs. Enfin, nous explorerons les effets transformateurs des technologies numériques sur la consommation de la mode. Internet a ouvert de nouveaux espaces de consommation de la mode, dont les niveaux d'ubiquité, d'immersion, de fluidité et d'interactivité sont inégalés. Les espaces de la mode sont de plus en plus portables, et doivent maintenant nous suivre où que nous allions, voyager avec nous dans le temps et l'espace. Les effets de réseau que permet internet ouvrent la voie à la création de communautés de consommateurs actives et connectées en permanence. Il arrive de plus en plus que nous soyons perdus quand nous sommes hors-ligne, plutôt que quand nous sommes en ligne. Il en résulte de nouvelles façons d'être dans l'espace, où l'absence de présence physique devient une seconde nature. Dans l'ensemble, le choc entre les espaces virtuels et matériels de la mode exige que le rôle de la production, de la consommation et de la connaissance de la mode, ainsi que les lois du marché, soient fondamentalement repensés.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This paper explores the impact of digitally mediated communication technologies on the fashion industry. It argues that the material and virtual worlds of fashion are perpetually intersecting social realities that coexist relationally, simultaneously, and in mutual interconnection. The paper explores these shifting fashion landscapes from three different perspectives in order to understand how fashion worlds are being transformed, enhanced, and reproduced in space and time. First, it argues that emerging digital technologies are remediating and reshaping existing cultural forms of signification such as fashion magazines and photography. Second, it explores the Internet's potential disintermediating effects on fashion markets and consumption, to determine the extent to which digital technology is enabling the devolution of fashion authority from traditional power brokers, such as magazine editors and designers, towards a more diversified array of participants, including fashion bloggers and consumers. Finally, this article considers the ways in which digital technology is transforming fashion consumption. The Internet has opened up new spaces of fashion consumption with unprecedented levels of ubiquity, immersion, fluidity, and interactivity. Fashion spaces are increasingly mobile; they must follow us around, travel with us through time and space. The network effects made possible by the Internet are enabling the creation of always-on, always-connected consumer communities. Increasingly, we are adrift not online but offline. This is generating new ways of being in space, with the absence of physical presence becoming second nature. Taken together, the collision between virtual and material fashion spaces requires a fundamental overhaul of our understanding of the role of fashion production, consumption, and knowledge, and of the laws of markets.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RES_234_0025