Titre | L'effet de la réforme des retraites de 2010 sur l'absence maladie | |
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Auteur | Mohamed Ali Ben Halima, Camille Ciriez, Malik Koubi, Ali Skalli | |
Revue | Revue française d'économie | |
Numéro | vol. XXXVII, no 1, juillet 2022 L'évaluation des politiques publiques | |
Page | 81-163 | |
Résumé |
En 2010, la France a réformé son système de retraite en augmentant de 2 ans l'âge d'ouverture des droits avec une période de transition relativement courte, ne s'étendant qu'entre les générations 1950 et 1955. Si l'objectif affiché est bien l'augmentation de l'offre de travail des seniors et la réduction du déficit des caisses de l'assurance retraite, plusieurs études montrent que ce type de réforme engendre aussi des effets induits en termes de recours à des régimes alternatifs tels que le chômage ou l'invalidité. Dans cet article, nous mobilisons la base administrative Hygie 2005-2015 pour explorer un autre de ces effets indirects : celui sur les absences maladie. Si un tel effet s'avérait important, cela impliquerait que le gain de réduction du déficit des caisses d'assurance retraite, s'accompagne d'un surcoût pour l'assurance maladie, lié à l'augmentation des indemnités journalières à payer. Nous considérons alternativement diverses mesures de l'absence maladie et montrons que la réforme des retraites a bel et bien entraîné une augmentation de la probabilité d'avoir au moins un arrêt maladie (+1,7 point de pourcentage) et du nombre annuel de jours d'arrêts maladie (+1 jour) et ce, pour l'ensemble de la population, mais avec des effets différenciés selon le genre : plus prononcés pour les femmes s'agissant de la probabilité d'arrêt et du nombre d'arrêts, ils le sont moins s'agissant de la durée de ces arrêts (+0,7 jour pour les femmes et +1,3 jour pour les hommes). Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In 2010, a new reform of the French pension system took place. It consisted in delaying the pension eligibility age by 2 extra-years within a rather short transition period as only the 1950-1955 generations were concerned. While the stated objective of the reform was the increase of senior workers' labour supply and the reduction of the pension insurance deficit, a number of studies have shown that similar reforms usually induce indirect effects as well, including shifts towards alternative insurance schemes such as unemployment or disability. In this paper, we use administrative data from the Hygie panel 2005-2015 to assess another indirect effect ; namely the effect on sick-leave. This, we believe, is an important issue as if such an effect turns out to be significant, then that would imply that while the reform aimed at reducing the pension insurance deficit, it also induces extra-costs for the public health insurance in terms of sick pay. We consider alternative measures of sickness absence and show that the reform has indeed resulted in an increase in these (+1,7 percentage point for the probability of being on sick leave and +1 day for the annual number of sickness absence days). This is true for the whole population although the highlighted effects are gender-sensitive : While the estimated effects on the probability of sick leave are higher for women, they are lower when it comes to the duration of absence spells (+0,7 day for women and +1,3 day for men). Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFE_221_0081 (accès réservé) |