Titre | Un virus mis en scène par son vaccin ? La prise en charge du HPV et des pathologies associées en belgique | |
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Auteur | Margaux Nève | |
Revue | Sciences Sociales et Santé | |
Numéro | vol. 39, no 4, décembre 2021 | |
Page | 41-68 | |
Résumé |
Cet article s'intéresse à la mise en place de la détection du papillomavirus humain (HPV) et aux conséquences qui en découlent en Belgique. L'établissement de technologies de détection et de prévention contre le cancer du col de l'utérus et l'agent infectieux – le HPV – ont redéfini les contours d'un problème de santé publique. La systématisation du test HPV en lien avec l'arrivée des vaccins témoigne du glissement de la prise en charge du cancer du col à la prévention du virus. Alors que le frottis utérin permet de détecter le cancer et des lésions précancéreuses, l'utilisation des vaccins anti-HPV est un pas vers une étape de prévention plus précoce qui induit des conséquences sanitaires et sociales. La compréhension de ce qui fait « pathologie » ou de ce qui peut être désigné comme « normal » s'est modifiée ignorant parfois certaines populations ou au contraire élargissant les caractéristiques des populations dites « à risque ». L'attention ou l'absence d'importance donnée à certains organes et populations laisse à voir des normes autour de la sexualité et du genre et contribue à construire des identités sexuelles et de genre affectées par certaines maladies – les hommes homosexuels par le cancer de l'anus et les femmes par le cancer du col utérin – alors que d'autres cancers comme celui de l'oropharynx sont semblablement présents. Parallèlement, bien que les inégalités sociales de santé (ISS) expliquent la présence du cancer du col de l'utérus, elles sont peu prises en considération par les institutions de santé publique. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article looks at the introduction of human papillomavirus (HPV) detection and its consequences in Belgium. The introduction of detection and prevention technologies against cervical cancer and the infectious agent –HPV– have redrawn the outlines of a public health problem. The systematization of HPV testing in conjunction with the advent of vaccines reflects the shift from cervical cancer management to virus prevention. While the Pap smear test detects cancer and precancerous lesions, the use of HPV vaccines is a step toward an earlier stage of prevention that has health and social consequences. The understanding of what constitutes “pathology” or what can be designated as “normal” has shifted while sometimes ignoring certain populations or expanding the characteristics of so-called “at-risk” populations. The attention or lack of importance given to certain organs and populations reveals specific norms around sexuality and gender and contributes to the construction of sexual and gender identities affected by certain diseases–gay men by anal cancer and women by cervical cancer–while other cancers such as oropharyngeal cancer are similarly present. At the same time, although social inequalities in health (SIH) account for the presence of cervical cancer, they are little taken into account by public health institutions. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SSS_394_0041 |