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Titre La beauté dénaturée ou l'ambiguïté écologique de John Huston (1906-1987)
Auteur Thierry Dufrêne
Mir@bel Revue Amerika
Numéro no 24, 2022 Beauté de l'Amérique, de ses identités et de ses territoires
Rubrique / Thématique
Dossier: Beauté de l'Amérique, de ses identités et de ses territoires
 La beauté sublime des paysages américains: un Eden menacé par la présence de l'Homme
Résumé Cet article analyse les approches contrastées de la beauté de l'Amérique par le cinéaste John Huston (1906-1987). Une certaine mélancolie leur est commune : la question du secret perdu, la beauté âpre de l'errance, le spectre de la destruction et de la guerre, la malédiction de la découverte et du voyage d'exploration, la plongée dans le Sud profond et l'âme perdue du monde. Chez Huston, les hommes se sont éloignés de leur origine. La Nature est si forte qu'elle demeure seule, immobile malgré son apparent mouvement, et les hommes qui « réussissent » sont ceux qui reviennent à elle. C'est le mythe du retour, le retour à l'origine, au secret du monde. Le beau secret du monde a pourtant la beauté implacable du destin. En 2022, l'œuvre de Huston, du Trésor de la Sierra Madre (1948) à Au-dessous du volcan (1984), en passant par les Misfits (1961) et La Nuit de l'iguane (1964), nous apparaît comme une fable écologiste avant la lettre. Une quinzaine d'années avant les utopies écologistes des années 60, l'œuvre de Huston fournit un cadre poétique possible au dilemme de notre rapport au monde : comment voyagent les hommes et les matières premières, qui est propriétaire des richesses du sol, qui travaille à les extraire, qui en profite, comment partager dans les temps de crise ?
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This paper analyzes the contrasting approaches to the beauty of America by filmmaker John Huston (1906-1987). A certain melancholy is common to them: the question of the lost secret, the harsh beauty of wandering, the specter of destruction and war, the curse of discovery and the voyage of exploration, the plunge into the Deep South and the lost soul of the world. In Huston's work, men have drifted away from their origin. Nature is so strong that she remains alone, immobile despite her apparent movement, and the men who "succeed" are those who return to her. This is the myth of the return, the return to the origin, to the secret of the world. The beautiful secret of the world, however, has the implacable beauty of destiny. In 2022, Huston's work, from The Treasure of the Sierra Madre (1948) to Under the Volcano (1984), through Misfits (1961) and Night of the Iguana (1964), appears to us as an ecological fable before the letter. About fifteen years before the ecological utopias of the 1960s, Huston's work provides a possible poetic framework for the dilemma of our relationship to the world : how do men and raw materials travel, who owns the riches of the soil, who works to extract them, who benefits from them, how to share in times of crisis?
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/amerika/15842