Titre | Perception de la ressource en eau et adaptation au changement climatique en territoires touristiques ruraux : le cas des vallées de la Dronne et de la Vézère | |
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Auteur | Gaïa Bonnet, Sylvie Clarimont | |
Revue | Géocarrefour | |
Numéro | volume 96, no 1, 2022 Chercheurs d'eau aux temps des changements globaux : quel avenir pour les territoires ? | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Résumé |
Pour le secteur du tourisme et des loisirs, l'eau et les aménités paysagères qu'elle suscite constituent une « ressource territoriale » au sens de ressource spécifique, territorialement ancrée, non reproductible et non délocalisable. Cependant, si l'essor des activités touristiques et récréatives prend largement appui sur l'eau et les paysages qui lui sont associés, il provoque en retour des impacts sur la ressource en eau aussi bien en termes quantitatifs que qualitatifs susceptibles d'être aggravés, à court ou moyen terme, dans un contexte de changement climatique. Cet article analyse les mécanismes à l'œuvre dans la problématisation et l'opérationnalisation de l'action publique d'adaptation, dans des territoires touristiques ruraux réputés moins vulnérables que leurs homologues situés en position littorale ou montagnarde et constituant de ce fait des angles morts de la recherche. Il s'agit ainsi d'interroger la capacité stratégique de divers acteurs (élus, gestionnaires d'espaces naturels, professionnels du tourisme, etc.) à intégrer les enjeux de gestion durable de l'eau dans leurs stratégies. Si les effets probables de l'évolution du climat sur la ressource en eau en Nouvelle-Aquitaine et dans le bassin de la Dordogne ont bien été soulignés par diverses études (AEAG, 2014 ; Le Treut, 2018 ; EPIDOR, 20018), cet article montre que nombre d'acteurs enquêtés n'ont qu'une vision partielle des phénomènes à l'œuvre. Bien que les interviewés perçoivent les signes concrets du changement climatique à travers l'observation des modifications des milieux aquatiques, ils s'avèrent peu inquiets d'une recrudescence des risques, à court et moyen termes, et tendent à minorer la vulnérabilité de leur territoire perçu comme « un château d'eau ». Toutes les catégories d'acteurs interrogés partagent une représentation commune du changement climatique et de ses conséquences locales, s'articulant autour des deux dimensions centrales que sont : (1) l'adhésion au discours scientifique sur les origines anthropiques du changement climatique et (2) la minoration systématique de la vulnérabilité de leur territoire. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
For the tourism and recreation industry, water and the landscape amenities it creates, constitute a "territorial resource" in the sense of a specific, territorially anchored, non-reproducible and non-relocatable resource. However, if the development of tourism and recreational activities is largely based on water and the associated landscapes, it has a negative impact on water resources in terms of both quantity and quality. This article analyzes the mechanisms at work in the problematization and operationalization of public action for adaptation in rural tourism territories. The aim is to examine the strategic capability of stakeholders to integrate the challenges of sustainable water management. While the probable effects of climate change on water resources in Nouvelle Aquitaine and in the Dordogne basin have been highlighted (AEAG, 2014 ; Le Treur, 2018 ; EPIDOR, 20018), our article shows that many of the interviewees have only a partial vision of the phenomena at work. Although the interviewees perceive the concrete signs of climate change through the observation of modifications in aquatic environments, they are not overly worried by the worsening of related risks in the short to medium term and tend to underestimate the vulnerability of their territory that they perceive as a "water tower". Furthermore, all the categories of actors interviewed share a common representation of climate change and its local consequences, based on two central dimensions: (1) adherence to the scientific discourse on the anthropogenic origins of climate change and (2) the systematic minimization of the vulnerability of their territory. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/geocarrefour/18204 |