Titre | Une instrumentation humanitaire déterritorialisée pour les services d'eau et d'assainissement dans les camps de réfugiés syriens au Liban : origines et limites | |
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Auteur | Jihad Farah, Oula Aoun | |
Revue | Géocarrefour | |
Numéro | volume 96, no 1, 2022 Chercheurs d'eau aux temps des changements globaux : quel avenir pour les territoires ? | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Résumé |
Dans la littérature émergente sur les camps de réfugiés syriens au Liban, le camp reste un objet insaisissable : « visible et méconnaissable, flexible et précaire, […] un assemblage complexe d'humanitaire, d'hospitalité et de considérations économiques et politiques » (Sanyal, 2017). Dans cet article, nous cherchons à questionner et saisir la complexité de cet assemblage. Nous soutenons qu'une attention aux services en eau et assainissement dans ces camps, à la façon dont ils sont conçus et à la panoplie d'instruments mis en place par les acteurs humanitaires pour les assurer, apporte un éclairage révélateur des relations qui structurent ce type d'organisation politico-spatiale. Nous présentons d'abord la situation globale des réfugiés syriens, leurs camps et le modèle de système sociotechnique d'eau et d'assainissement que les acteurs humanitaires ont tenté d'implanter en vue d'apporter leurs services dans ces domaines. Puis, nous nous attardons sur les divers instruments qui permettent aux acteurs d'assurer le fonctionnement de ce système sociotechnique et de coordonner leurs activités avec les bailleurs de fonds, les autorités publiques et les acteurs privés. Ensuite, nous discutons comment des rationalités concurrentes ainsi qu'un manque d'intérêt au sein du modèle sociotechnique dominant quant à la matérialité du camp et son rapport au territoire déstabilisent et fragilisent cette instrumentation humanitaire. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
In the emerging literature on Syrian refugee camps in Lebanon, the camp remains an elusive object: “visible yet unrecognizable, flexible yet precarious, […] a complex assemblage of humanitarian, hospitality, and economic and political considerations” (Sanyal, 2017). In this article, we seek to question and grasp the complexity of this assemblage. We argue that attention to water and sanitation services in these camps, to the way they are designed and to the panoply of instruments put in place by humanitarian actors to provide them, sheds revealing light on the relationships that structure this type of politico-spatial organization. We first present the overall situation of Syrian refugees, their camps and the model of the socio-technical water and sanitation system that humanitarian actors have tried to establish in order to bring their services to these areas. We focus on the various instruments that allow actors to ensure the functioning of this socio-technical system and to coordinate their activities with donors, public authorities and private actors. Finally, we discuss how competing rationalities as well as a lack of interest within the dominant socio-technical model regarding the materiality of the camp and its relationship to the territory destabilize and weaken this humanitarian instrumentation. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/geocarrefour/19633 |