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Titre L'utilité sociale contre le travail. Leçons du travail gratuit et de ses luttes
Auteur Maud Simonet
Mir@bel Revue Sociologie du travail
Numéro vol. 64, no 1-2, janvier-juin 2022 Travail et reconnaissance au prisme de l'utilité sociale
Rubrique / Thématique
Travail et reconnaissance au prisme de l'utilité sociale
Résumé Comme l'ont mis en lumière les conflits autour du travail gratuit, bénévole et domestique, qui se sont déroulés pendant le confinement lié à la pandémie du Covid-19, tout ce qui contribue à la société est loin d'être défini comme travail et tou·tes les contributrices et contributeurs ne sont pas également perçu·es comme des travailleuses et des travailleurs. En revenant sur la dimension normative de cette notion d'utilité sociale et les rapports sociaux qui la structurent, on se propose de mettre en lumière la relation ambivalente que ce critère de reconnaissance des activités, mais aussi des personnes, entretient avec la notion de travail. L'utilité sociale n'est pas juste un critère possible parmi d'autres pour évaluer et hiérarchiser objectivement la valeur des métiers, et ainsi améliorer la reconnaissance du travail et par le travail. Elle est aussi un opérateur de la méconnaissance du travail comme travail, à travers l'institutionnalisation et la valorisation de processus genrés et racisés d'assignation au travail gratuit. L'analyse du travail gratuit et de ses luttes nous invite ainsi à déplacer de l'intérieur de la sphère du travail à ses frontières la question des liens entre reconnaissance du travail et utilité sociale et à rouvrir notre définition du travail pour y répondre.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais As underlined by the conflicts surrounding both volunteer and domestic unpaid work which took place during the COVID-19 lockdown period: by no means everything that contributes to society is defined as work, and not all contributors are equally seen as workers. By emphasizing the normative dimension of this notion of social utility and the social relations that structure it, we intend to highlight the ambivalent relationship that this criterion for the recognition of activities, but also of people, entertains with the notion of work. Social utility is not just one possible criterion among many for objectively assessing and prioritizing the value of occupations, and thus improving the recognition of work, through work. It is also an operator of the denial of work as work, through the institutionalization and development of gendered and racialized processes of assignment to unpaid work. The analysis of unpaid work and its struggles thus invites us to shift the question of the links between recognition of work and social utility from inside the sphere of work to its frontiers and to reopen our definition of work in order to develop a response.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/sdt/40913