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Titre L'émancipation et les contours du rôle genré de l'auteur dans les écrits autobiographiques de Märta Tikkanen
Auteur Matilda Wulf
Mir@bel Revue Nordiques
Numéro no 42, printemps 2022 Écritures autobiographiques dans les littératures des pays nordiques, 1960-2020
Rubrique / Thématique
Dossier : Écritures autobiographiques dans les littératures des pays nordiques, 1960-2020
Résumé Selon Märta Tikkanen (née en 1935), elle et son mari, le célèbre auteur Henrik Tikkanen (1924-1984), auraient mené une vie heureuse si elle n'avait pas commencé à écrire. Ils avaient les meilleures intentions du monde. Pourtant, l'utopie d'un paradis amoureux de deux auteurs qui pourraient vivre ensemble dans un foyer rempli d'amour, de discussions intellectuelles et d'enfants qui jouent est devenue une lutte de toute une vie. Quand les conflits ont commencé à émerger, ils se sont tournés vers l'écriture. À travers leurs œuvres, un dialogue unique sur l'amour, la vie et les choix impossibles entre la réalisation de soi et la responsabilité envers les proches s'est construit. Dans cet article, j'étudierai les œuvres autobiographiques de Märta Tikkanen pour analyser comment elle dessine un rôle genré d'auteur en opposition avec le stéréotype traditionnel de génie créateur/artiste qui souffre. La description que Tikkanen offre d'une vie de mère-autrice de quatre enfants et d'épouse d'un mari alcoolique qui se dispute son attention avec les enfants, entre en conflit avec la déclaration de Virginia Woolf (1882-1941) selon laquelle « a woman must have money and a room of her own if she is to write fiction » (A Room of One's Own, 1929). Au lieu d'une chambre à part où elle pourrait s'extraire de toutes les responsabilités et les distractions pour se consacrer à l'écriture, Tikkanen ancre son écriture dans les expériences chaotiques de la vie quotidienne familiale. Elle lutte pour trouver un équilibre entre le travail et la famille tout en refusant de choisir entre ses rôles de femme, épouse, mère et autrice. L'écriture devient son acte de révolte contre les structures hétéronormatives qui créent une inégalité entre les sexes. Mon objectif est de montrer comment Tikkanen appréhende et défie les conditions genrées de l'écriture.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Märta Tikkanen (b. 1935) claims that if she had not started writing she and her husband, famous writer Henrik Tikkanen (1924-1984), would have lived happily ever after. They had the very best of intentions. Still, the utopia of a writers' love paradise, where they could live out their life together in a home filled with happiness, intellectual discussions and children playing, turned into a lifelong struggle. When conflicts started to arise, they turned to writing and through their books a unique dialogue about love, life and the impossible choices between self-realisation and fulfilling the needs of loved ones emerges. In this article, I examine autobiographical works by Märta Tikkanen and discuss how she, in them, is outlining a gendered author role in opposition of the traditional creative genius/suffering artist-stereotype. Tikkanen's descriptions of life as a writing mother of four, with an alcoholic husband, who is at times competing with the children for her attention, somewhat disputes Virginia Woolf's (1882–1941) famous statement that ”a woman must have money and a room of her own if she is to write fiction” (A Room of One's Own, 1929). Instead of a room of her own, where she could shut out all other responsibilities and distractions to focus on her writing, Tikkanen roots her writing in the chaotic experiences of day to day family life. She struggles to find work-life balance, yet refuses to choose between her roles as a woman, partner and mother and her role as an author. Writing in itself becomes her act of rebellion against the heteronormative structures that create inequality between the sexes. My aim is to show how Tikkanen both capture and challenge the gendered conditions of writing.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/nordiques/4948