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Titre Être jeune « coincé·e à l'étranger » : le cas des Égyptien·ne·s venu·e·s étudier en France et leur vécu de la crise de la COVID-19
Auteur Sarah Boisson, Mayada Madbouly
Mir@bel Revue Revue Européenne des Migrations Internationales
Numéro vol. 38, no 1-2, 2022 COVID-19, migrations et parcours. Des mobilités aux prismes de l'immobilité : paradoxes et réalités
Rubrique / Thématique
Dossier thématique
Page 171-200
Résumé La première phase de la crise sanitaire de la COVID-19, entre mars et juillet 2020, a inauguré une situation internationale inédite en termes de circulation des personnes. S'est alors généralisée dans le champ des migrations internationales la question des « coincé·e·s à l'étranger », au niveau de la gestion des États nationaux, mais également dans leur double vécu de crise entre le contexte d'accueil et le contexte d'origine : entre présence physique et vécu distancié. Cet article propose une étude de cas autour de la façon dont cette première phase de mesures sanitaires a été vécue par des étudiant·e·s et jeunes professionnel·le·s égyptien·ne·s vivant en France au moment du déclenchement de l'épidémie. Nous nous interrogeons sur la signification d'être « coincé·e·s à l'étranger » pour cette population — dont les membres conçoivent le plus souvent leur migration comme temporaire — au niveau de leur vécu. Nous avons voulu également montrer en quoi cela avait été un enjeu pour le gouvernement égyptien lorsqu'il a fallu organiser le rapatriement dans ce contexte brutal de mobilités internationales. Cet aspect révèle la difficulté d'une exposition à des injonctions sanitaires et administratives contradictoires entre les deux pays, amenant les individus à développer des stratégies d'adaptation et de négociation face aux contextes et aux autorités nationales, tout en se raccrochant à différents liens transnationaux disponibles pour cette population venue étudier en France.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The first phase of the COVID-19 health crisis, between March and July 2020, inaugurated an unprecedented international situation in terms of the movement of people. The issue of those “stranded” abroad became widespread in the field of international migration, at the level of the management of national states, but also in their double experience of crisis between the host context and the context of origin: between physical presence and distanced experience. This article proposes a case study on how this first phase of health measures was experienced by Egyptian students and young professionals living in France at the time of the outbreak of the epidemic. We question the meaning of being “stranded abroad” for this population — who most often conceive their migration as temporary — in terms of their experience. We also wanted to show how this was an issue for the Egyptian government when it had to organise repatriation in this brutal context of international mobility. This aspect also reveals the difficulty of exposure to contradictory health and administrative injunctions between both countries, where strategies of adaptation and negotiation must be developed in the face of national contexts and authorities, while at the same time holding on to the transnational links available to this population who has come to study in France.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REMI_381_0171