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Titre Западная массовая культура 1920-1930-х гг. в перспективе русской эмигрантской прозы (В. Набоков, Король, дама, валет и И. Одоевцева, Зеркало)
Auteur Maria Rubins
Mir@bel Revue Revue des Etudes Slaves
Numéro vol. 93, no 2-3, 2022 L'histoire de la littérature russe : nouvelles perspectives
Rubrique / Thématique
Construction(s) et déconstruction(s)
Page 369-389
Résumé S'appuyant sur les romans Roi, Dame, Valet (1928) de Vladimir Nabokov et le Miroir (1939) d'Irina Odoevceva, l'article examine les stratégies narratives déployées pour représenter les principaux topoï de la culture de masse des années 1920-1930 dans la prose de l'émigration russe. Malgré des différences esthétiques entre les romans et nonobstant l'inimitié entre les auteurs, il apparaît que la réflexion sur le caractère artificiel de la culture occidentale était d'actualité pour l'un comme pour l'autre. Les deux recourent à une série de procédés parallèles issus de la culture de masse et de la littérature de la période. L'article analyse, d'une part, la manière dont il est fait usage, de la poétique cinématographique, des procédés de montage et de gros plan, et, d'autre part, l'intégration ironique de genres littéraires à la mode – tels que le « roman d'entreprise » ou le « roman sportif » –, ainsi que la réécriture – sous forme de travestissement – de héros typiques de l'époque, depuis la garçonne émancipée jusqu'au commerçant aventurier. Stylisant le code dominant de l'époque, s'inspirant du potentiel divertissant et des schémas narratifs tout faits de la fiction de masse, ces textes se situent à la frontière entre, l'emprunt à un modèle aisément identifiable et, la déconstruction dudit modèle. Ainsi sont remis en question des notions clés tels que le canon, la hiérarchie littéraire, le centre et la périphérie du champ littéraire, ce qui conduit à réévaluer la définition même de « littérature de masse ».
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The selection of Nabokov's and Odoevtseva's novels for more detailed analysis is not random. Despite the aesthetic differences and personal antagonism that separated these authors, a comparative treatment of their works demonstrates the relevance for both for reflection on mass culture in the West and reveals unexpected parallels between them. Nabokov and Odoevtseva use similar literary devices to convey the simulative quality of surrounding reality, drawing them directly from the mass culture and mass fiction of their time. This article examines their respective adaptation of cinematographic poetics, montage and close-up, the ironic integration into their narratives of such fashionable genres of Western-European fiction as the “business novel” and the “sports novel,” and their travesty of the typical heroes of the time – the emancipated garçonne and the adventurous businessman. Stylizing the dominant code of the time, including the entertaining function and the formulaic quality of mass fiction, these works walk the thin line between assimilating a familiar model and deconstructing this model at the same time. As a result, Russian conventional ideas about the canon, literary hierarchy, and the center and periphery in the cultural field are problematized. This literary practice reveals the ambivalence of the concept of mass literature as such.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/res/5484