Contenu de l'article

Titre La Grèce moderne ou le savoir invisible
Auteur Alexandre Farnoux
Mir@bel Revue Rives méditerranéennes
Numéro no 63, 2022 De 1821 à 1922 – La France en Grèce – La Grèce en France
Rubrique / Thématique
Dossier. De 1821 à 1922 – La France en Grèce – La Grèce en France
Page 61-77
Résumé Créée en 1846, l'École française d'Athènes accueille chaque année de jeunes hellénistes dont la mission est de compléter leur formation livresque et classique par un séjour sur le territoire du tout récent État grec pour ajouter à la connaissance des textes l'expérience du terrain. À partir de 1850, l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres oriente leur travail par des questions qui doivent être traitées dans le cadre d'une exploration donnant lieu à un mémoire soumis à évaluation. Une partie de ces questions repose sur la confrontation des informations issues des sources antiques et des données qu'autorise l'autopsie et a pour objet non seulement les vestiges anciens, mais aussi l'état présent du pays. Les mémoires produits dans ce cadre entre 1850 et 1890 font ainsi preuve d'une connaissance précise et documentée du pays et de sa population, de l'histoire récente et des enjeux économiques et politiques contemporains de cette région du monde. Ce savoir produit reste cependant peu valorisé académiquement et ne trouve, à l'époque, un débouché éditorial que dans la presse d'opinion grand public où s'illustrent des savants comme Émile Burnouf, Albert Dumont, Georges Perrot ou Victor Bérard. Il faudra attendre longtemps pour que l'histoire moderne de la Grèce devienne un champs académique autonome et un objet d'étude scientifique en soi. L'article se propose de faire une rapide analyse de cette contradiction.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article proposes to make a quick analysis of a contradiction. Created in 1846, the French School at Athens welcomed each year young Hellenists whose mission was to complete their classical training with a stay in the territory of the young Greek state in order to add to their knowledge of texts the experience of the field. From 1850 onwards, the Académie des Inscriptions et Belles-Lettres guided their work by questions that had to be dealt within the framework of an exploration that gave rise to a dissertation submitted for evaluation. Some of these questions are based on the confrontation of information from ancient sources and data from the fieldwork, and are concerned not only with the ancient remains, but also with the present state of the country. The memoirs produced within this framework between 1850 and 1890 thus demonstrate a precise and documented knowledge of the country and its population, of recent history and of the contemporary economic and political issues of this region of the world. This knowledge, however, was not much valued academically and was only published in the general public press, where scholars such as Émile Burnouf, Albert Dumont, Georges Perrot and Victor Bérard made their mark. It will be a long time before the modern history of Greece becomes an autonomous academic field and an object of scientific study in itself.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/rives/8884