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Titre La nouveauté typographique et les métamorphoses de l'imprimé sous la monarchie de Juillet
Auteur Sébastien Morlighem
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 54, 2022 Cultures publicitaires
Rubrique / Thématique
Cultures publicitaires
Page 31-51
Résumé En typographie, la nouveauté a longtemps été promue grâce à une catégorie d'imprimés qu'on appelle « spécimen ». Pour autant, cet objet protéiforme n'en est pas toujours le support exclusif. En France, pendant une période allant pratiquement de la fin du règne de Louis XVIII aux premières années de la monarchie de Juillet, une vague de caractères novateurs venus d'outre-Manche transforme la quasi-totalité des imprimés fixes et mobiles, au grand dam des uns et à la grande joie des autres. Les affiches accueillent la créativité débordante des fonderies ; les journaux ouvrent leurs pages à l'effervescence publicitaire en harmonie avec une société de consommation émergente. La composition des annonces se diversifie avec audace, à un tel point qu'elle imprègne le champ de l'édition littéraire. La charge visuelle de la typographie atteint une intensité jusqu'alors inégalée.Un genre va peu à peu se démarquer parmi cette offre démultipliée : l'antique, ou lettre sans empattements. Héritière d'une tradition archaïque régénérée, elle devient à son tour, au seuil de la modernité, une figure du renouvellement. Le récit de son apparition et de son déploiement est bien différent si on s'en tient au spécimen comme seul fil conducteur. En prenant le parti d'en rechercher les premières traces dans la presse et la publicité, la texture d'un tel récit gagne ainsi en justesse et en richesse, laissant augurer in fine les prémisses d'une histoire visuelle de la typographie.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In the trade of typography, novelty has long been promoted through a category of manifold publications known as “specimen”. However, this object is not always the exclusive medium of novelty. In France, during a period stretching from the end of the reign of Louis XVIII to the first years of the July Monarchy, a wave of innovative typefaces crossed the Channel and transformed the look of printed matter, to the great displeasure of some and the great joy of others. Posters welcomed the overflowing creativity of foundries; newspapers opened their pages to the advertising effervescence in harmony with an emerging consumer society. The typesetting of small ads diversified boldly, so much that it permeated the fields of publishing and literature. The visual impact of typography reached a previously unprecedented intensity.One genre gradually stood out among this multiplicity: the “antique”, or sans-serif letter. Heir to a regenerated archaic tradition, it becomes in turn, at the threshold of modernity, a figure of the “renewal of the new”. The story of its appearance and deployment is quite different if one considers type specimens as the only thread. By looking for its first traces in the press and in advertising, the texture of such a narrative gains in accuracy and richness, and ultimately foreshadows a visual history of typography.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_054_0031 (accès réservé)