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Titre Prison tient ma vie enfermee, ou comment se recréer une vie sociale derrière les barreaux : le cas du Prisonnier desconforté
Auteur Caroline Blot
Mir@bel Revue Le Moyen Age
Numéro tome 128, no 1, 2022 Isolement et ouverture au monde
Rubrique / Thématique
Articles
Page 49-61
Résumé Isolé du monde par les barreaux de sa prison, l'auteur du Prisonnier desconforté du château de Loches fait face à la vacuité de sens produite par cette peine qui est, par définition, une privation de vie publique. Dès lors, la poésie devient la voie privilégiée pour recréer ce monde absent. Il s'agit tout d'abord pour le Prisonnier de rejouer la Genèse divine qui se dissout alors dans une genèse littéraire, action mimétique et proprement poïétique. La voix poétique rappelle ensuite directement le monde à ses yeux à travers une revue testimoniale des états du monde et de sa propre expérience. Mais cette capture visuelle tend à créer une permanence artificielle et illusoire, douloureuse ; il ne reste plus dès lors au Prisonnier qu'à tenter de multiplier les formes de dialogue, avec les futurs lecteurs, avec Dieu, avec les œuvres littéraires passées ou futures, que ce soit par des adresses directes ou des formes poétiques invitant en elles-mêmes au dialogue. L'ouverture ne se fait plus au monde mais par l'ouverture d'un nouveau monde, fait de mots et d'échos.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Cut off from the world by the bars of his prison, the author of Prisonnier desconforté du château de Loches confronts the emptiness of meaning caused by this sentence which, by definition, deprives him of normal life. From then on, poetry becomes the preferred way to recreate this absent world. First of all, it deals with the Prisoner replaying the divine Genesis, which then dissolves into a literary genesis and mimetic and truly poiesis action. The poetic voice then directly recalls the world to his eyes through a testimonial review of the states of the world and his own experience. But this captured visual tends to create an artificial and illusory permanence, which is painful. Hence it only remains for the Prisoner to try to multiply the forms of dialogue, with future readers, with God, with past or future literary works, addressing them either directly or through poetic form, inviting them to the dialogue. There is no longer an opening to the world but an opening of a new world, one that is made up of words and echoes.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RMA_281_0049