Titre | Singularité éthique et rêves communautaires : sur quelques enjeux du lyrisme carcéral chez Clément Marot, Michel d'Amboise et Étienne Dolet (1534–1544) | |
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Auteur | Nicolas Lombart | |
Revue | Le Moyen Age | |
Numéro | tome 128, no 1, 2022 Isolement et ouverture au monde | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 63-84 | |
Résumé |
Loin d'être un phénomène périphérique, la poésie carcérale de Clément Marot (les poèmes du « cycle carcéral », 1534 ; L'Enfer, 1539), Michel d'Amboise (l'Aglogue ou carme pastoral, 1533 ; Le Babilon, 1535) et Étienne Dolet (Le Second Enfer, 1544) est le signe fort d'une interrogation nouvelle sur la nature profonde du rapport entre un individu singulier et la communauté qu'il a provisoirement quittée. Dans le prolongement de la tradition boécienne et dans le contexte particulier de la législation pénale au début du xvie siècle, le poète-prisonnier se trouve dans une situation doublement inédite : comme prisonnier « mis à nu » et séparé de la collectivité, il est particulièrement conscient de son estat et des défauts de la communauté dont il a été injustement exclu ; comme poète paradoxalement « élu », marqué (positivement) par l'infamie, il est capable de produire une vision nouvelle de cette communauté à la fois lointaine et désirée. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Far from being a peripheral phenomenon, the prison poetry of Clément Marot (the poems of the “prison cycle”, 1534; L'Enfer, 1539), Michel d'Amboise (Aglogue ou carme pastoral, 1533; Le Babilon, 1535), and Étienne Dolet (Le Second Enfer, 1544) is a powerful indicator of a new questioning of the profound nature of the relationship between a singular individual and the community that has been temporarily left behind. In a continuation of the Boecian tradition, and in the particular context of penal legislation at the beginning of the sixteenth century, the poet-prisoner finds himself in a doubly unprecedented situation. As a prisoner “stripped naked” and separated from the community, he is particularly conscious of his own estat and of the defects of the community from which he has been unjustly excluded. As a paradoxically “chosen” poet, marked (positively) by infamy, he is capable of producing a new vision of this community that is both distant and desired. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RMA_281_0063 |