Contenu de l'article

Titre Photographier les rapports de pouvoir, une mise au point depuis Conakry (Guinée)
Auteur Julie Gangneux-Kebe
Mir@bel Revue Carnets de géographes
Numéro no 16, 2022 Vers une géographie critique... et réflexive
Rubrique / Thématique
Carnets de terrain
Résumé Alors que la photographie est régulièrement utilisée, par exemple, par les mouvements sociaux et par la presse pour mettre en visibilité les formes de protestation et de lutte sur l'espace ; les relations plus ordinaires, elles, le sont moins. La photographie mise en œuvre dans le temps et en des lieux précis devient alors autant une preuve visible de la démarche d'enquête pour le/la chercheur.e que le support “invisible” des sociabilités, témoin clé des rapports affectifs au lieu. À partir d'une enquête qualitative menée entre 2014 et 2016 aux abords d'infrastructures routières dans la capitale guinéenne, nous nous proposons ici de déchiffrer les rapports de pouvoir qui se déploient de manières permanentes, temporaires ou exceptionnels dans ces espaces traversés au quotidien. Associée à la parole habitante, l'image révèle toute l'ambigüité d'une pensée aménagiste conçue ex-nihilo (l'infrastructure) comme elle met en lumière la complexité et la singularité des fabriques ordinaires de la ville qui se tissent à Conakry. Elle permet alors de restituer les “fabriques du bas”, des “interstices“ et stratégies sociospatiales d'investissement de l'espace par et pour les habitants tout en interrogeant les perceptions et représentations des individus, sociétés et leur rapport au territoire vécu.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais While photography is regularly used, for example, by social media and by the press to highlight forms of protest and struggle in space ; more ordinary relationships are less study. The photograph implemented in time and in precise places then becomes as much visible proof of the investigative process for the researcher as the “invisible” support of sociability, a key of the affective relation to the place. Based on a qualitative survey between 2014 and 2016 near road infrastructure in the Guinean capital, we are here to study the power relations that are deployed in ways, permanent or exceptional in these spaces crossed everyday. Associated with the inhabitant's speech, the photographic image reveals all the ambiguity of a planning thought conceived ex-nihilo (the infrastructure) as it highlights the complexity and the singularity of the ordinary fabric of the city in Conakry. It then makes it possible to restore the “bottom fabric” and the socio-spatial strategies of investment of space by and for the inhabitants while questioning the perceptions and representations of individuals, societies and their relationship to the lived territory.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/cdg/8090