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Titre « Comme si elles avaient part à la raison » : Les animaux et la raison d'après les cisterciens et les frères mineurs (XIIe-XIIIe siècles)
Auteur Laure Solignac
Mir@bel Revue Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques — RSPT
Numéro tome 106, no 3, juillet-septembre 2022 Interroge les animaux
Rubrique / Thématique
Interroge les animaux
Page 399-420
Résumé La distinction entre ce qui est rationnel et ce qui ne l'est pas, si structurante pour la fin de l'Antiquité et le Moyen Âge, empêche-t-elle de concevoir une condition animale commune aux bêtes et aux hommes, et surtout la possibilité d'une entente et d'une intelligence entre eux ? Cet article montre que cette distinction agit comme un obstacle épistémologique dans la cosmologie et l'anthropologie du cistercien Guillaume de Saint-Thierry, pour qui la raison constitue à la fois le sommet de la vie animée et la faculté qui met irrémédiablement l'homme à part. C'est sous la pression d'une expérience, celle de François d'Assise, que cette distinction, sans jamais être annulée, se trouve suspendue chez les auteurs franciscains qui méditent sur la vie du Poverello : « comme si elles avaient par à la raison », les bêtes forment avec François d'Assise une communauté de créatures qui se comprennent grâce à une intelligence plus vaste que la rationalité humaine.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Does the distinction between what is rational and what is not, so structural for late Antiquity and the Middle Ages, prevent us from conceiving of an animal condition common to animals and men, and especially the possibility of an accord and understanding between them? This article shows that this distinction acts as an epistemological obstacle in the cosmology and anthropology of the Cistercian Guillaume de Saint-Thierry, for whom reason constitutes both the pinnacle of animated life and the faculty which irremediably sets man apart. It is under the pressure of an experience, that of Francis of Assisi, that this distinction, without ever being negated, finds itself suspended among the Franciscan authors who meditate on the life of the Poverello: « as if they took part in reason ». The beasts form with Francis of Assisi a community of creatures who understand each other thanks to an intelligence that is broader than human rationality.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RSPT_1063_0399 (accès réservé)