Titre | L'Habitat inhabitable : le sous‑terrain comme lieu de vie | |
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Auteur | Marie Trossat | |
Revue | Ambiances | |
Numéro | 2022 Underground Atmospheres. Renewing the debate | |
Résumé |
À partir d'une enquête sur l'habitabilité de l'espace souterrain, l'article inaugure une discussion autour du concept de l'« habitat inhabitable ». Si nous argumentons que l'espace souterrain est fondamentalement inhabitable et ne peut être programmé comme habitat même dans des formes dites temporaires, notre but sera d'interroger sur quoi reposent les seuils d'acceptabilité. À partir de la description de trois espaces souterrains habités — les abris de la Protection civile à Genève en 1999 et de 2004 à 2018, l'espace zéro de la Gare du Nord à Bruxelles de 2016 à 2019 et les tunnels de chauffage à Bucarest de 1990 jusqu'en 2015 —, l'article propose de mettre en lumière les conditions de vie de ces espaces vis-à-vis du statut de leurs occupant.e.s, la généalogie de leurs occupations, leurs modalités de gestion et les ambiances qui en résultent. Le caractère inhabitable de l'espace souterrain repose sur les ambiances et les symboliques qui lui sont propres : il sollicite des thèmes tels que l'atrophie, la maladie, la prison, l'(in)visibilité, la dissuasion, la violence ou la mort. En ce sens, le caractère irrespirable de l'espace souterrain ne se qualifie pas nécessairement dans sa matérialité, mais dans les injonctions qui le guident et dans la place qu'il donne ou prive. Enfin, le concept d'habitat inhabitable cherche à favoriser une pensée sur des espaces extraordinairement communs autant qu'à établir des leviers d'action vis-à-vis des situations d'indésirabilité qu'ils impliquent. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Based on a research on the habitability of underground space, this article initiates a discussion on the concept of the “uninhabitable habitat”. If underground space is fundamentally uninhabitable and cannot be programmed as an habitat even in so-called temporary forms, our analysis questions the thresholds of acceptability. By describing three inhabited underground spaces – the shelters of the Civil Protection in Geneva in 1999 and from 2004 to 2018, the underground of the Gare du Nord in Brussels from 2016 to 2019 and the heating tunnels in Bucharest from 1990 to 2015 – the article sheds light on the living conditions of these spaces with regard to the status of their occupants, the genealogy of their occupations, their management modalities and the resulting ambiances. The uninhabitable character of the underground space is constituted around its own ambiances and symbolism: it calls upon themes such as atrophy, illness, prison, (in)visibility, dissuasion, violence or death. In this sense, the unbreathable character of underground space is not only qualified in its materiality, but also in the injunctions that guide it and in the place it provides or deprives. Finally, the concept of uninhabitable habitat aims at exploring the extraordinarily common of our built environment and to establish levers for action in the situations of undesirability that it implies. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/ambiances/4334 |