Contenu de l'article

Titre Sophia Loren dans la comédie Madame Sans-Gêne (Christian-Jaque, 1961) : le détour d'une actrice italienne en France
Auteur Arnaud Duprat de Montero
Mir@bel Revue Genre en séries : cinéma, télévision, médias
Numéro no 12-13, 2022 Genre et comédie : stars, performances, personnages
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé Madame Sans-Gêne se situe chronologiquement au cœur de la collaboration de Sica-Loren. Cette fois-ci sans son mentor, l'actrice s'aventure dans le cinéma français pour la première fois et interprète un rôle dans la lignée de ses comédies italiennes. Pourtant, alors qu'il présentait les atouts d'un star vehicle, le film de Christian-Jaque n'est pas passé à la postérité et Loren ne tourna plus que deux autres films français. Il serait donc tentant de voir Madame Sans-Gêne comme une tentative échouée. Cependant, ce film n'en constitue pas moins un échelon important dans la carrière de Loren. Entre le respect de l'enseignement actoral de de Sica et celui d'un dialogue foisonnant dans une langue étrangère ; entre le respect d'une héroïne emblématique d'une identité française et celui d'une persona où comédie et italianité vont de pair ; entre un rôle à l'humour vif, le modèle comique de la « ravissante idiote » infantile, et une persona au sein de laquelle la maternité va prendre une place croissante, toutes ces frictions parlent de Loren à un moment où elle est de moins en moins une créature soumise à son pygmalion et de plus en plus une actrice affirmée qui va bientôt revendiquer tout son art devant la caméra de de Sica.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In chronological terms, Madame Sans-Gêne is situated at the heart of the de Sica-Loren period of collaboration. This time without her mentor by her side, the actress ventures into French cinema for the first time, playing a similar role to the ones she played in her Italian comedies. Although it looked very much like a star vehicle, Christian-Jaque's film did not have an enduring legacy and Loren only made two other French films. It would therefore be tempting to view Madame Sans-Gêne as a failure. However, this film still constitutes a significant stepping-stone in Loren's career. Between the respect for her acting apprenticeship under de Sica and that for a dense dialogue in a foreign language; between the respect for an emblematic heroine with French identity and that for a persona whose comic nature and Italian nature are two sides of the same coin; between a role involving sharp humour, the comic model of the childlike “beautiful idiot” and a persona in which motherhood would play an increasingly important part, all of these frictions speak volumes about Loren at a time when she was becoming less of a creature in thrall to her Pygmalion and more of an established actress who would soon affirm all of her artistry for de Sica.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/ges/2778