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Titre De l'art pour changer la rue ? Étude du rôle de la norme de gentrification dans la construction de projets de street art à Bruxelles et Marseille
Auteur Anton Olive-Alvarez
Mir@bel Revue Métropoles
Numéro no 31, 2022 Politiques de gentrification
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé Face à la multiplication récente des projets municipaux utilisant des fresques de street art, la littérature sur le sujet a développé l'idée d'une récupération de cet art par les politiques publiques dans une optique de gentrification. Le présent article entend déplacer la focale en proposant une analyse de la dimension gentrificatrice de ces politiques du street art non pas à travers leurs effets (réels ou fantasmés) mais en documentant leur constitution. Il se fonde sur la comparaison de deux projets de street art, respectivement dans des quartiers centraux de Bruxelles et de Marseille. Il apparaît à l'analyse que ces projets sont portés par des coalitions d'acteurs hétéroclites réunis malgré des intérêts divergents autour d'un discours commun faisant du street art un outil efficace pour redorer l'image des quartiers populaires et stimuler l'arrivée de nouvelles populations. Le partage de ce discours ne vaut toutefois pas adhésion unanime à une rationalité gentrificatrice. Il se développe surtout car il offre une plateforme de rencontre à différents acteurs (commerçant.es, artistes, élu.es…), chacun impliqué dans son espace propre et tous intéressés à la réalisation de ces projets. En détaillant les ressorts variés de cette souscription à une norme de valorisation urbaine par le street art, il est alors possible de comprendre la variété des résultats qui peut émerger de ces projets construits sur des bases pourtant relativement similaires.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In recent years, city projects using street art murals have flourished all over Europe. For many scholars, these projects can be considered as an appropriation of a subversive subculture for gentrification purposes. The present article aims to discuss the perspective of street art policy as a means of gentrification by looking at the constitution of street art projects, rather than at their effects. In order to do so, two projects are investigated in central neighbourhoods in Brussels and Marseille respectively. The paper shows that street art policies are driven by very heterogeneous coalitions of actors (artists, storekeepers, city representatives…). These actors manage to unite despite their differences because they share a common language that presents street art as a tool to increase the attractiveness of working-class neighbourhoods for new categories of inhabitants. However, these various actors do not necessarily fully subscribe to that gentrification norm. Rather, they refer to it because it offers them retributions in the specific fields in which they are engaged. The analysis of the formation of each of these coalitions by replacing every actor in the logic of his own field helps to understand the variety of results that can emerge from projects that are similar in type.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/metropoles/9049